Puisque trouver l’amour n’est pas un processus encore assez laborieux et que les blinds dates soient aussi agréables qu’un traitement de canal, V télé eut la brillante idée d’adapter le concept dating le plus insipide de la planète.
Célibataires et nus Québec ne nécessite aucune présentation. Le titre de trois mots renferme plus de contenu que les soixante minutes nécessaires afin d’arriver au bout de ce qui semble être un accouchement de quadruplés sans péridurale. L’émission nous amène au cœur d’un festival du malaise, chaque segment surpassant le précédent et ce, pour toutes les mauvaises raisons.
L’introduction n’est pas sans rappeler la formule L’amour est dans le pré avec ses images aériennes de paysages bucoliques, sa facture visuelle et la présentation des participants. Marina Bastarache récite par cœur son monologue explicatif du déroulement de la journée à Annie et Alexandre, nos deux candidats vedettes. Pas de seins ni de fesses à l’horizon.
L’animatrice annonce la première activité : du trampoline sur l’eau. Je pouffe de rire. Quelqu’un, quelque part, se paie la tête des participants, c’est certain. J’essaie de repérer un producteur sans scrupules derrière un arbre qui se frotte fièrement les mains, mais l’excellent travail des caméramans m’empêche de trouver un coupable. C’est le moment tant attendu, les célibataires se dénudent et accrochent leurs vêtements sur la branche d’arbre la plus près.
Gros plan sur des derrières de trentenaires. Une longue marche les sépare avant d’entamer une séance de small talk si minuscule qu’un acarien aurait besoin d’un microscope pour en extraire la pertinence. Montage de chutes disgracieuses dans l’eau et invasion de moustiques. S’ensuit une discussion sur la sexualité, probablement menée par le membre durci d’Alexandre qui bande aussi facilement qu’un ado à une répétition des cheerleaders des Alouettes de Montréal. Personnellement, j’aurais les gonades tellement bien cachées qu’une alerte AMBER devrait être lancée afin de les localiser. Les deux se décrivent comme étant des êtres sexuels, je me doutais bien que personne ici ne réservait sa virginité pour l’âme-sœur.
Ding ding ding, fin de la première manche. On fait rhabiller tout ce beau monde afin de nous offrir, une fois de plus, un strip-tease aussi excitant qu’une colonoscopie. Alexandre se fait présenter une candidate identique à la première, à la poitrine plus volumineuse (deux livres exactement, selon Annie la cuisinière). On organise un petit barbecue, orgie de saucisses brésiliennes, en veux-tu des blagues de phallus?!? On aborde la question de l’échangisme en oubliant que la première étape de cette pratique est d’avoir quelqu’un à échanger. C’est le coup de foudre chez Annie et son deuxième prétendant. Qui ne craquerait pas pour un massage de pieds fait par un inconnu qui fait semblant de les licher? Fin du deuxième round.
Pour la dernière activité, poterie et tennis sont au menu. Le candidat d’Annie est si bizarre que j’en oublie presque sa démarche inusitée. Il explique dans ses propres mots avoir un défaut de fabrication. Je le soupçonne simplement d’avoir omis son entraînement de jambes au Nautilus. Après avoir claqué des balles et maté des boules, les nudistes se retrouvent à la piscine de la foufoune pour célébrer, une fois de plus, le corps humain.
Pour la grande finale, on corde la belle brochette de viande en rangée afin de dévoiler qui finira l’aventure ensemble. Le mec de la construction trouve son match parfait, le duo gagnant pourra apprendre à se connaitre à l’envers, en commençant par se donner rendez-vous dans un restaurant où ils auront de la difficulté à se reconnaître avec tous ces vêtements qui les séparent d’un peau à peau presque aussi touchant qu’un bébé qui rencontre sa mère pour la première fois.
Sur une note positive, bravo à la production d’avoir mis de l’avant de vrais corps, parfaitement imparfaits, entre les vergetures et les bourrelets. Parce que le vrai luxe, c’est d’être soi-même!!!