Récemment, j’ai pris la décision de retourner sur les bancs d’école. Après quelques péripéties et batailles administratives plus loin, la sentence est tombée : je dois aller terminer les quelques cours de base qu’il me reste à faire au cégep.
Le cégep.
Ouais.
J’ai fêté mes 25 printemps cette année. Je dois donc avouer que cette aventure m’angoissait un peu (beaucoup, passionnément.) Après une semaine dans les bottines d’une étudiante nageant parmi des bancs de postadolescents, voici ma petite caricature de ce que quelqu’un peut s’attendre à vivre en retournant au collégial passé la mi-vingtaine!
Chances are que quelqu’un quelque part dans ton entourage travaille au cégep de ta région en tant qu’enseignant.e. Point positif : t’as quelqu’un avec qui potentiellement passer le temps entre tes cours! Point un peu moins positif : ça devient malaisant si c’est le/la seule personne qui donne un de tes cours dans ton établissement scolaire.
Il est parfois important de se répéter que ce n’est pas parce que ton enseignant.e est plus jeune que toi qu’iel n’est pas compétent.e. Si cette personne est debout devant la classe, c’est parce qu’elle a les compétences requises pour enseigner sa matière. Cependant, je ne mentirai pas en disant que ça fait cringer un peu d’apprendre qu’un prof est plus jeune que soi! L’égo en mange un coup, puis on essaie de passer à autre chose.
Servir une bière à ton prof au 5 à 7 de ta job après ton cours de français, ça peut poser problème si c’est juste après un examen! Sinon, c’est plus cocasse qu’autre chose.
Quand tu atterris dans des cours remplis d’élèves de première année, tu n’échappes malheureusement pas aux interminables explications concernant les locaux du cégep et du guide de présentation d’un travail écrit qui n’a pas changé d’une miette depuis les cinq dernières années. Bref, quand ta première rentrée collégiale remonte à il y a huit ans, c’est un peu déprimant de revoir tout ça et de te faire expliquer ce qu’est le plagiat. Mais on serre les dents en se disant que les cours seront plus pertinents la semaine d’après!
Examens en ligne, manuels scolaires virtuels, formulaires à ramasser sur LÉA, Google Agenda, livres électroniques… Est-ce que je suis la seule qui s’ennuie d’avoir un bon vieux « cahier spirale » où prendre mes notes? Avec mes stylos et mon agenda papier, j’ai l’air d’un dinosaure dans cette marée d’ordinateurs portables et de vidéo en ligne qui sont censés remplacer les cours magistraux.
Bon. Il faut voir le bon côté et mettre ça sur le dos du fait que la jeunesse d’aujourd’hui a à cœur la santé de notre planète et veut sauver les arbres à grands coups de remises web.
Personnellement, me faire dire que si je manque plus que x % des cours de ma session, je coule automatiquement, ça me déprime un peu; pas parce que j’avais l’intention de ne pas me présenter à la base, mais parce que je considère être assez vieille et mature en tant qu’adulte qui paye pour être sur les bancs d’école pour choisir si oui ou non j’ai besoin d’assister au cours d’un prof qui me lit un manuel scolaire que j’aurais très bien pu lire chez moi!
Même chose pour les interdictions de faire d’autres travaux dans un autre cours. Mais bon… Peut-être qu’un.e jeune de 17 ans est bien content.e d’être autant encadré.e et que je ne suis réellement plus à ma place!
Par contre, être plus vieux que la moyenne peut aussi être un atout. En ayant plus d’expérience de vie, on voit les choses différemment. On a une motivation de plus dans nos cours. On a probablement plus de connaissances générales et un bagage plus grand, donc ça permet de faire plus de liens dans nos travaux. On voit aussi certaines choses sur un autre niveau, ce qui mène à une meilleure compréhension et assimilation de beaucoup de concepts!
Bref, il faut parfois simplement mettre son orgueil de côté et se rappeler pourquoi on a entrepris ces démarches au départ. Les études postsecondaires sont un puits sans fond de savoirs et de connaissances, il suffit seulement de savoir lesquelles nous passionnent! Et, à ce moment-là, tous les petits accros nous semblent anodins parce qu’avec un but en tête on peut endurer pas mal n’importe quoi!
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