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Ce que j’ai appris en vivant à l’étranger

Vivre un séjour à l’étranger est ultra enrichissant. Ça fait seulement 3 semaines que je suis de retour au Québec et déjà je peux reconnaître que mon stage de 4 mois en France aura été une expérience marquante dans mon parcours.

Bien évidemment, mon stage m’a permis d’acquérir de l’expérience professionnelle, mais c’est surtout au niveau personnel que j’ai pu évoluer. Vivre en pleine immersion, ça amène son lot de chocs culturels et de questionnements existentiels. Tu découvres qu’il existe plus d’une façon de vivre et tu réalises à quel point tes habitudes sont le fruit de la culture dans laquelle tu évolues. La distance, le temps qui passe et le décalage horaire créent une barrière plus ou moins étanche avec la vie telle que tu la connais. Tu manques des moments importants et tes proches ne sont pas avec toi pour savourer ceux que tu vis. Tu te retrouves non seulement dans un autre pays, mais aussi dans une nouvelle ville, un nouvel appart, un nouveau travail, un nouveau beat de vie, un nouvel entourage… Ça fait pas mal de changements en même temps. Hello la capacité d’adaptation!

Mais comme tu restes assez longtemps, tu finis par te créer une nouvelle routine en sachant que ça ne durera qu’un temps et que, pendant que tu vis tout ça, le monde continue de tourner sans toi au Québec. Et à ton retour (qui va venir plus vite que tu le penses), tu ressentiras un certain décalage plus ou moins grand, mais un peu inévitable, signe que tu t’étais accoutumé.e à ton nouvel environnement.

J’ai souvent repris un extrait de la chanson Le répondeur des Colocs pour exprimer le drôle de sentiment qui m’habitait lorsque je pensais à la durée de mon séjour : « La vie, c’est court, mais c’est long des petits boutes ». Parce que oui, des fois, j’ai trouvé ça long et j’ai eu envie de prendre l’avion pour retrouver mon monde le temps d’un week-end comme si de rien n’était.

Mais je n’ai pas à me plaindre, j’ai vécu mon été en bord de mer, bien loin du métro-boulot-dodo. J’ai pu visiter la Bretagne et puis le sud de la France, me reconnecter avec mon amour de l’histoire de l’art, voir des paysages à couper le souffle et rencontrer des personnes inspirantes qui m’ont généreusement partagé un petit bout de leur vie et de leur pays. J’ai tellement réalisé de rêves en ces quelques mois que j’ai eu envie de me pincer plus d’une fois.

Mais surtout, je me suis retrouvée confrontée à moi-même. Loin des responsabilités de ma « vraie vie », je n’étais toutefois pas à l’abri de mes vieux démons et du vague à l’âme. J’ai appris que la distance et le temps permettent le recul, mais n’effacent pas tout. Et que même si tu es dans un endroit magique, la vie continue. Parce qu’avoir le cœur brisé au paradis, c’est avoir le cœur brisé quand même.

Surtout, mon expérience fut très introspective. J’ai dû accepter que je ne pouvais pas tout faire, tout voir. Parce qu’être en voyage, ça n’enlève pas les jours gris et ça ne te donne pas miraculeusement de l’énergie en quantité illimitée. C’est important d’en profiter, mais il ne faut pas oublier de s’écouter et de se reposer aussi. Quand, dans un cadre complètement différent, tu ressens une impression de déjà vu et que les mêmes situations semblent se répéter, tu comprends mieux tes patterns et ça te permet de t’en détacher enfin. Pis c’est encore plus facile quand tu sais que c’est temporaire anyway. C’est comme si la vie te donnait un break de toute pis que tu pouvais te pratiquer en paix sans ressentir le regard de ton entourage ou te heurter aux barrières que tu t’imposes habituellement. J’ai fait rire mon coloc/collègue/ami avec mon végétarisme qui s’est transformé en flexitarisme (essaie, toi, d’être végé à Saint-Malo) et ma peur du dating qui s’est transformée en aventures rocambolesques (ce qui se passe en France reste en France). Vivre à l’étranger peut en cela être très libérateur sur certains aspects alors que, sur d’autres, paradoxalement, tu te sentiras moins libre que chez toi, en raison de l’environnement moins propice, de la solitude ou d’une culture moins ouverte.

En me connaissant davantage, j’ai su développer mon indépendance et ma confiance. Il y a deux ans, j’écrivais que plus jamais je ne m’empêcherais de faire des choses seule pendant un premier road trip solo à Tadoussac. Que de chemin j’ai parcouru depuis! Je peux aujourd’hui partir en voyage sac à dos en Europe sans personne pour m’aider à prendre des décisions, à organiser mes déplacements ou pour me tenir la main lorsque j’ai la chienne dans une ruelle. Maintenant, je sais que je peux en moins de deux mois me retourner sur un dix cennes et organiser un départ pour n’importe où. J’ai la force, et donc la liberté, de le faire si un jour l’envie me prend. Surtout, j’ai appris à saisir les opportunités quand elles se présentent et à accepter de sortir du chemin que je m’étais tracé. Bye bye rigidité!

Mais le plus beau, c’est que partir m’a permis de réaliser tout ce que j’aime de ma vie et la chance que j’avais d’avoir des gens et un travail qui m’attendaient. Je suis plus que jamais heureuse d’être là où je suis. Je me sens davantage en paix avec moi-même malgré mes petits bobos qui refont surface de temps à autre.

Finalement, mon expérience a confirmé ma passion pour le voyage et mon besoin de liberté. Je rêvasse déjà à ma prochaine aventure alors que ma valise est à peine déposée. Mais je sais maintenant que, bien que l’évasion m’apporte beaucoup de bien, elle ne répare pas tout et que la paix d’esprit n’est possible que lorsqu’on se sent en phase avec ses valeurs et son environnement. En cela, le bonheur s’entretient d’abord au quotidien par les petites choses, peu importe où tu es et ce que tu vis en ce moment. N’attends donc pas de partir à l’autre bout du monde pour être heureux même si, je t’avoue, ça aide un peu!

Crédit photo : Sandra Nadeau Paradis

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