Ça faisait plusieurs semaines que j’y pensais, voire plusieurs mois. Fatigue. Manque de motivation. Impression d’avoir fait le tour du jardin. Besoin de nouveaux défis. L’évidence se faisait de plus en plus sentir. Mais moi, je refusais d’agir. J’avais peur. Je préférais mon confort à l’insécurité de la nouveauté. Je me disais que ça allait passer… jusqu’à ce que je réalise que le temps ne me donnait pas raison. Que c’était pas juste une mauvaise passe. Et que c’était mon bonheur qui était en jeu.
J’ai pleuré. Beaucoup. J’ai perdu plusieurs heures de sommeil. Mais, le 1er février dernier, j’ai finalement annoncé à ma patronne que je quittais mes fonctions. Pour recommencer à zéro. Être heureuse comme il le faut.
Prendre des décisions pour son propre bonheur, c’est parfois devoir faire des choix crève-cœur. Qui font peur. Qui ne sont pas toujours le fun sur le coup, même quand on sait que c’est pour le mieux. On se sent bien, puis on se sent lâche, pour finalement se sentir bien à nouveau. On ne se comprend pas trop. J’avais beau être en paix avec ma décision, c’était tout de même une grosse partie de ma vie (quatre ans) que j’avais décidé de remettre en question.
Prendre des décisions pour son propre bonheur, c’est souvent devoir gérer des insécurités. Vais-je y arriver financièrement? Vais-je réussir à obtenir une stabilité d’emploi? Vais-je réussir à m’adapter? À me faire aimer? Mais ça, à moins d’avoir des dons super puissants, on ne peut pas le savoir tant qu’on n’a pas essayé. Faut risquer. Et avoir confiance. En soi et en ses compétences.
Je ne peux pas réellement expliquer ce qui s’est passé. Pourquoi j’ai dû quitter mon travail. Tout ce que je peux dire, c’est que j’avais la forte impression que c’était terminé pour moi, là-bas. Que je me devais d’aller explorer d’autres avenues. De réaliser d’autres rêves. Même si ça me brisait le cœur de devoir quitter collègues, familles et enfants avec qui j’avais réussi à tisser de bons liens.
Je m’en vais être heureuse. Dans un tout autre rôle… mais avec le même amour pour les enfants.
La preuve qu’il ne faut jamais se résigner à être malheureux.
Par Marie-Soleil Germain-Dion
Geneviève Lamoureux