Le Body Positivity est un mouvement né chez nos voisins américains dans les années 70. À l’époque des prémisses de la justice sociale, des femmes dont le poids n’est pas dans la « norme » se sont rassemblées pour dénoncer la discrimination dont elles étaient victimes. Alors appelée Fat Acceptance, leur cause se voulait revendicatrice d’égalité. (source)
De plus en plus, le mouvement du Body Positivity prend de l’ampleur grâce aux réseaux sociaux. Le fameux hashtag est de plus en plus partagé, accompagné de messages d’amour de soi qui se veulent une célébration des imperfections qui nous caractérisent. (source)
L’envers de la médaille, c’est que la véritable essence de la cause se perd parmi tous ces beaux messages. Sur Instagram, une recherche des termes nous mène à des centaines de photos de femmes dont le poids se situe dans la moyenne, ou légèrement en-dessous/au-dessus, montrant fièrement leurs plis et leurs bourrelets. Et bien que ce soit d’une importance cruciale dans notre culture où l’amour-propre est difficile à acquérir, ces messages n’ont rien à voir avec le Body Positivity.
Crédit du montage de photos prises sur Instagram : Justine Nadeau
S’il est si important pour moi de rappeler la véritable cause derrière ces deux mots, c’est que je me les suis appropriés à de multiples reprises, moi aussi. Loin de moi l’idée de me victimiser ou de minimiser la discrimination dont ces personnes sont victimes, je me suis tout simplement laissé convaincre par les beaux messages et j’ai voulu les partager à mon tour.
Grâce à tout cela, j’ai acquis beaucoup de confiance en moi et j’ai une vision beaucoup plus positive de mon corps. Le problème, c’est que le but du Body Positivity est bien plus que d’engendrer un sentiment positif par rapport à son corps. C’est une cause politique et sociale.
La négativité que je vivais me venait de moi. Je trouve des vêtements à ma taille dans la plupart des magasins populaires, je ne me fais pas regarder de travers quand je mange une crème glacée et les gens s’abstiennent de partager leurs soi-disant inquiétudes quant à ma santé dans les commentaires sous mes photos. Ce sont des privilèges auxquels les personnes dont le poids ne se situe pas dans la norme n’ont pas nécessairement droit.
Ne méprenez pas mon message. C’est difficile pour tout le monde de s’accepter et on est constamment bombardé de messages nous rappelant que nous ne sommes pas assez beaux, pas assez minces, pas assez intelligents, pas assez point. Mais ces difficultés ne sont pas de la discrimination.
L’acceptation des corps, c’est l’affaire de tous. Nous sommes tous responsables de bâtir une société où les personnes dont le corps ne correspond pas à la norme auront accès aux mêmes privilèges que celles dont le corps se situe dans la moyenne. Il faut redéfinir cette fameuse « norme ». Je considère que le fait d’être privilégié.e vient avec le devoir d’utiliser notre voix pour faire entendre celle des opprimé.e.s., de leur donner une tribune, sans jamais l’occuper à leur place. Ce que l’on peut faire, concrètement, c’est parler du Body Positivity autour de soi pour le faire connaître, éduquer ceux qui le méprennent avec d’autres mouvements comme le Self Love, et partager le contenu des porteurs du message. Comme DUCHELLE sur Instagram, elle explique très bien le concept!
Prenons un instant pour célébrer nos corps dans leur entièreté, et soutenons-nous les uns et les autres.