Comme je sais que vous vous demandez tous ce qui remplace le In Vivo, j’ai décidé d’aller rendre visite à monsieur Raymond Viger, propriétaire du Bistro Le Ste-Cath. Vous serez heureux d’apprendre que les sœurs Martel n’ont pas légué leur magnifique emplacement du 4264 Rue Sainte-Catherine Est à n’importe qui.
Le Bistro le Ste-Cath est non seulement un endroit pour se rassasier (comme des rois!), il a aussi une mission des plus nobles. Tous les profits amassés vont directement au Café Graffiti, un organisme qui œuvre auprès des jeunes artistes.
« Le Café Graffiti est autofinancé et sa plus grosse source de financement, le magazine provincial « Reflet de société » a rencontré quelques difficultés financières avec la hausse du prix du timbre et les listes de télémarketing bloquées. Il fallait donc qu’on trouve un autre moyen de récolter des fonds pour le Café Graffiti »
Pour en apprendre plus sur le Café Graffiti et sur le magazine Reflet de société c’est par ici :
Le mot d’ordre : accommodant
Avant d’aller visiter Raymond (il est assez sympathique pour qu’on l’appelle par son prénom), j’avais lu sur leur site web ( http://www.le-ste-cath.com/) qu’ils avaient un chef accommodant. Oh que j’avais hâte de le cuisiner (Joke de matante!) à ce sujet :
« C’est simple, on a un menu brunch spécial qui ne comprend pas l’habituel déjeuner du camionneur, donc si un couple vient manger et que la fille choisi la crêpe, mais que son chum veut manger deux œufs-patates-bacon, bin on va l’accommoder, MAIS à NOTRE façon »
MAIS ce n’est pas tout! Là où j’ai été vraiment impressionnée c’est quand le chaleureux propriétaire m’a parlé des toilettes. Bon, vite dit c’est étrange, mais son explication était touchante.
« Nos toilettes ne sont pas marquées « homme ou femme », elles ont les deux dessins sur la porte et on a été félicités par des personnes transsexuelles. Je sais pas si tu sais comme il est difficile pour une personne en changement de sexe de choisir la bonne toilette sans se faire juger. Ici on accommode tout le monde ».
La bouffe
Quand on lit un billet sur un resto, on s’attend à avoir une critique culinaire quelconque. C’est LÀ!
C’est très important pour Éric, le chef, et Raymond d’offrir que des produits frais et du terroir, ce qui donne que le menu est amené à changer régulièrement en fonction des produits disponibles. Un menu à la carte peut être consulté sur le site, mais il y a aussi un menu du jour à l’ardoise. Il n’y a absolument aucun congelé, ni aucune friture donc TOUT ce que vous mangez est frais et apprêté avec amour. De plus, ils gardent sur leur menu au minimum un item végétalien, un végétarien et un sans gluten.
« C’est vraiment important pour moi de donner une voix aux gens avec des allergies ou des préférences alimentaires. Il n’y a pas beaucoup de restos qui peuvent accommoder un si grand groupe de personnes.»
Mon copain et moi nous sommes délectés. Nos coups de cœur?
Le bortsch de betteraves en entrée.
Le sandwich de porc effiloché.
Et finalement…la tartelette à l’orange. Je crois que les mots justes de mon chum ont été : « J’peux maintenant mourir en paix, j’ai goûté au meilleur dessert à VIE ».
Les employés
C’est important de vous parler un peu de la façon de penser de Raymond, parce que ça se reflète clairement sur l’ambiance de la place.
« Ici tout le monde travaille ensemble. On veut créer un esprit d’équipe. Tu peux être gérant et desservir des tables si ton équipe a besoin de toi. Tout le monde met la main à la pâte. »
L’esprit d’équipe et d’entraide ne s’arrête pas qu’à la « journée de travail »
« On veut servir de tremplin. Je suis un gestionnaire, j’ai de l’expérience, et si je peux aider ces jeunes à réaliser leur rêve, que ce soit dans 5 ans ou dans 6 mois, je veux le faire. Prends par exemple Vincent qui assure le service. Son rêve est d’ouvrir un restaurant à Puerto Plata? Punta Cana? Enfin, on veut pouvoir l’aider »
Justement, Vincent a été notre serveur dévoué et rigolo toute la soirée. On a été charmés!
L’ambiance
Vous reconnaîtrez l’ambiance du In Vivo, à quelques différences près. Le propriétaire a de beaux projets de murales pour agrémenter les murs, mais il faudra attendre encore un peu avant de les admirer. En attendant, il y a les expositions de peinture, dessin ou photographie affichées fièrement sur les murs!
Vous pourrez aller rigoler aux soirées marrantes animées par Gabrielle Caron les premiers samedis du mois, dès le 6 septembre. En octobre, vous pourrez vous divertir au son de quelques bands et d’autres spectacles sont à prévoir. Encore une fois, le mot d’ordre est « accommoder ».
« On veut accommoder les artistes. On veut qu’ils puissent venir s’exprimer, qu’ils soient slammeurs, rappeurs, poètes, contrebassistes, etc »
Vous voulez accommoder toutes les clientèles aussi, demandai-je naïvement?
« Non, on veut que les gens s’ouvrent et s’unissent dans la différence. On veut bien les accommoder sur ce qu’ils désirent manger, mais on veut qu’ils découvrent aussi ».
Alexe Raymond