Sommaire
Rappelons-nous du contexte.
Fin du 19e siècle.
Elles n’ont pas le droit de vote, elles ne peuvent être propriétaires ou même signer de document par elles-mêmes.
Les femmes sont majoritairement confinées à la maison sous prétexte de décence ou de responsabilités ménagères.
Les principales occupations attendues d’elles : se trouver un mari ou s’occuper de la maisonnée.
Elles manquent d’autonomie. Elles se trouvent sous la tutelle de leur père ou de leur mari.
Si elles veulent sortir, elles doivent être accompagnées d’un chaperon.
Autonomie, droit de vote et pantalons
Quand le Safety Bicycle (bicyclette de sécurité) apparaît, avec deux roues de même grosseur, une chaîne qui relie les pédales à la roue arrière et des pneus pour plus de confort, il séduit rapidement les femmes. D’abord les mieux nanties, qui en profitent pour faire des ballades et partir à l’aventure, mais aussi chez des classes plus pauvres, comme il est économique.
Sortir de la maison donne de nouvelles perspectives. Et permet de rencontrer de nouvelles personnes.
C’est l’élan qu’il fallait au mouvement des suffragettes.
Elles se déplacent plus facilement, elles se donnent rendez-vous plus souvent, elles élargissent leurs rangs.
Elles font même de la publicité au mouvement en portant des bannières Votes for Women en roulant à vélo.
C’est aussi l’occasion de repenser les vêtements pour femmes. À vélo, les grandes robes et jupons s’empêtraient dans les roues et dans la chaîne et provoquaient de nombreuses chutes. D’abord en bloomers, pantalons bouffants portés comme sous-vêtements, puis en knickers, l’ancêtre du pantalon, les femmes ont adopté un style vestimentaire plus pratique, remettant en question les mœurs de l’époque.
Encore aujourd’hui
Dans certains pays, des lois interdisent ou contraignent l’utilisation du vélo pour les femmes. Parfois, elles n’y ont simplement pas droit, parfois, elles ne peuvent qu’en faire accompagnées par leur mari ou leur famille, dans une perspective ludique occasionnel et non comme un moyen de transport quotidien.
Historiquement, ceux qui craignent l’émancipation des femmes ont eu raison de voir d’un mauvais œil l’alliance vélo-femme. Parce que c’est littéralement un véhicule de libération.