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Bell Cause

On se joint à Bell pour t’inviter à causer.

Crépus et Crépues ont décidé d’ouvrir leur cœur afin qu’ensemble, on contribue à abolir la stigmatisation et les tabous.

Aujourd’hui, pour chaque message texte, appel mobile ou appel interurbain sur son réseau, chaque tweet avec le mot-clic #BellCause, chaque visionnement de sa vidéo et chaque utilisation du filtre Snapchat et Facebook, Bell versera 5 sous pour des initiatives en santé mentale. C’est la Journée Bell Cause pour la cause.

Parce que si il y a quelque chose qu’on partage tous, c’est bien la fragilité de notre esprit, la sensibilité de notre être et la résilience.

Voici des histoires de Crêpes dans lesquelles tu te reconnaîtras peut-être.

On espère que tu trouveras réconfort. On espère que tu sauras demander de l’aide quand tu en auras de besoin. On espère que, dans ces mots, tu trouveras un soulagement pour tes maux.

Alexandra Ducharme

La dépression, pour moi, ç’a été un catalyseur pour une remise en question profonde sur énormément de sujets. Je me suis questionnée sur mes goûts, mes intérêts, mes amitiés, mes amours, ma relation avec ma famille, mes relations sexuelles, mes ambitions, mes rêves, mes choix scolaires, mes choix professionnels, mon mode de vie, mon style vestimentaire… Tout y est passé. J’avais l’estime et la confiance à plat. Je ne me sentais jamais à la hauteur et rien n’était jamais à la hauteur à mes yeux non plus. J’avais perdu goût en la vie et on aurait dit qu’elle faisait tout en son pouvoir pour que je ne m’y raccroche pas. Ç’a duré un bon quatre ans, à différentes intensités et exprimé de différentes manières.

J’ai fait entrer dans ma vie des gens qui m’ont aidée à avancer malgré le néant dans lequel je me trouvais. J’ai aussi laissé partir des personnes qui ne faisaient que me tirer vers le bas. J’ai consulté plusieurs professionnels en santé mentale. Certains avec qui j’ai beaucoup progressé, d’autres avec qui je sentais que je n’allais nulle part. J’ai pris plusieurs sortes de médication. J’ai essayé de nouvelles activités lorsque j’en avais la force. Je me suis mise au défi dans mes meilleures périodes. Au fil du temps, mes sentiments et mes sensations ont évolué au rythme auquel je me rapprochais de mon « moi idéal ». Ce qui m’a permis de me sortir complètement de cette dépression, après avoir tout d’abord énormément cheminé sur le plan personnel, c’est de sentir que je fais maintenant partie, à travers mon implication dans un mouvement social, d’une grande famille vivant pour les mêmes idéaux que moi.

Enfin, je crois sincèrement que nous vivons tous notre santé mentale à notre manière, pour la simple et bonne raison que nous sommes tous uniques en tant qu’être humain.

Camille Fortin

À mon avis, une des premières étapes pour aller mieux, c’est de reconnaître qu’il y a quelque chose qui ne va pas. Aussi simple que ça peut être, parler, ça fait vraiment du bien. On pense souvent qu’on est seul(e) à vivre ça, mais non; il y a plein de gens qui le vivent ou qui l’ont vécu de près ou de loin. On n’est pas toujours obligé d’en parler à son meilleur(e) ami(e) si on ne se sent pas à l’aise. Ça peut être avec notre enseignant(e), notre voisin(e) d’en face, ou même le facteur. Quand on vous pose la fameuse question « Ça va? », vous pouvez répondre non. Plus on en parle, moins il y aura de tabous sur les maladies mentales.

Parce qu’une maladie mentale, c’est aussi réel qu’une maladie physique. Entourez-vous d’amour, de gens qui vous font du bien, qui vous font sentir important(e). Soyez votre priorité. Vous méritez d’aller bien, puis rappelez-vous que chaque petit pas est une victoire.

Sarah Prud’homme

On vit tous la maladie mentale d’une manière différente. On se sent si seul(e), mais pourtant on est tant à pouvoir se comprendre, s’entraider et se soutenir.

Je sais que c’est pas facile. Je sais que t’es épuisé(e). Je sais qu’y a des jours où ça va bien et d’autres où tu vois pas le bout. Je sais que t’es tanné(e) de la boule que tu ressens constamment dans ton chest. Je sais que les relations interpersonnelles, c’est pas toujours facile. Je sais que t’es tanné(e) qu’on utilise les termes « dépression » et « j’ai un toc, haha » en blague. Je sais que t’as l’impression que personne ne peut comprendre.

Je sais que tu te demandes pourquoi c’est tombé sur toi. Je vais te le dire pourquoi. Parce que t’es assez fort(e) pour passer par-dessus. T’es assez fort(e) pour le tourner en quelque chose de magique. Chaque jour, tu continues. Puis, un jour, tu te réveilles et tu réalises que ça fait 1 semaine, puis 2, puis 1 mois, puis 2, que ça va mieux. Puis, un jour, tu rencontres quelqu’un qui va t’aimer comme tu es, et qui va réaliser que ce côté-là de toi fait que tu aimes; tu aimes tellement fort. Ce quelqu’un va réaliser que ton cerveau qui ne cesse de rouler est si créatif (et que, by the way, t’as plus de chances de survivre à une apocalypse de zombies parce que l’anxiété, à la base, permet de s’enfuir dans une situation de danger).

À toi qui lis ça, tu n’as pas à te sauver seul(e) par toi-même.

Aujourd’hui, c’est la journée la plus importante de l’année selon moi. Parce qu’un petit soldat c’est bien, mais 1000 soldats ensemble, c’est encore mieux pour s’aider.

Laurence Rivest

Ma maladie, c’est complexe. J’suis complexe. C’est difficile de t’expliquer comment ça se passe dans ma tête des fois – non, tout le temps. Une belle personne, ma psy, a mis des mots sur mes maux de cerveau. J’ai un trouble obsessionnel-compulsif où mon obsession, c’est la performance. Quand je dis ça, je trouve qu’on dirait que je me vante un peu de ma maladie, comme quand, dans une entrevue, on te demande ton défaut et tu réponds « être perfectionniste ». Mais non, c’est pas comme ça; c’est lourd. Ça m’empêche de fonctionner.  Tout est une compétition, et je ne suis jamais à la hauteur. Jamais je gagne, je devrais toujours être plus que mon plus possible. Je me rends malade à toujours essayer d’être meilleure que moi, à pas m’aimer, à arrêter de manger, à commencer un nouveau programme plus demandant, à faire un nouveau défi. Toujours plus, jamais assez. C’est essoufflant, je ne peux pas arrêter. Jamais. C’est impossible, si j’arrête, je pense, pis mes pensées sont grises foncées souvent. Mais je vais mieux.

La personne qui m’a parlé pour la première fois de troubles mentaux, c’est mon père. Il m’a dit, de sa voix calme de papa, que ce serait bien pour moi de prendre de la médication, que C’EST CORRECT de prendre des médicaments pour bien fonctionner, pour arrêter de pleurer, pour arrêter de m’auto juger. Ça m’a sauvée, ça m’a donné le petit soutien de plus que la thérapie que je fais. J’ai parlé, j’ai accepté l’aide, je vais mieux – pas parfait, mais vraiment mieux, genre j’ai passé d’un 1 et demi dans un sous-sol à un petit 3 et demi de confiance en moi. Je continue ma bataille. Continue la tienne.

On a toutes nos bibittes – pis on est le plus bel insectarium du monde tous ensemble.

Stéphanie Bourassa

La première fois que j’ai eu la connaissance d’avoir évoqué le vrai terme « maladie mentale », j’étais dans mes cours d’introduction à la psychologie au cégep. Je trouvais ça deep comme sujet, et je me disais que ça arrivait juste aux plus fucked up de ce monde. Je ne me doutais pas que ma situation faisait partie de ces personnes fucked up.

Je me souviens de quand mon trouble du déficit de l’attention a été diagnostiqué. Je trouvais ça troublant d’avoir un papier attestant que j’ai une « déficience fonctionnelle majeure ». Je trouvais que mon psy jouait gros sur les mots avec ma « situation mentale », et je trouvais ça exagéré de devoir aller au bureau des « élèves en situation de handicap ». Je ne m’imaginais pas que ce n’était que la petite pointe du iceberg que j’avais connu à l’époque.

J’ai toujours été une personne un peu mélancolique. Comme si ma phase « emo » de l’école secondaire était collée sur moi pour toujours. J’ai vécu plusieurs périodes creuses dans ma vie, et je remontais toujours la pente malgré tout. C’est ça la vie, que je me faisais dire. Pourtant, si tu parles à mes proches, je suis une petite boule d’énergie et de bonne humeur. Je brillais lorsque les autres autour de moi réussissaient. Mais je m’empêchais de réussir, moi. Plus je grandissais, et plus mes phases dépressives s’accentuaient. Je n’aurais jamais pensé que mon TDA, mon manque de confiance et mes états dépressifs étaient tous liés. Ça m’a tellement pris du temps avant de demander de l’aide. Je me laissais couler dans un gouffre sans fond de mélancolie.

Si ça n’avait pas été de mon entourage remarquable, de mes collègues de travail en or (merci Sephora, vous êtes fantastiques pour soutenir vos employés) et de mon psychologue (et aussi de tous les petits animaux qui ont été sur mon passage), je ne sais pas je serais où en ce moment.

C’est grâce à des journées comme aujourd’hui, où l’on aide à déstigmatiser la maladie mentale, que les gens autour de nous comprennent un peu plus ce qui nous arrive. C’est difficile mentalement de demander de l’aide, il est donc important d’outiller les gens autour de nous le mieux possible pour qu’ils puissent nous aider dans notre processus.

Sarah Eubanks

J’avais 13 ans, et la vie me paraissait sombre. J’avais 13 ans, et je rentrais dans le bureau de mon médecin, essayant de lui expliquer que j’avais toujours envie de pleurer, que la vie avait un drôle de goût amer.

J’avais 18 ans et la lumière était encore rare. Je me demandais quand et où la lumière se ferait sentir. Je commençais à croire sérieusement que ça ne changerait jamais… Et j’avais peur.

Un ange est tombé sur mon chemin. Un ange qui m’a dit : « Je te demande une chose : donne-toi cinq ans. Cinq ans pour commencer à voir un peu de lumière arriver. »

Aujourd’hui, j’ai 23 ans. Cinq ans ont passé. Et la lumière a fini par arriver. Je te dirai pas que ça s’est fait du jour au lendemain, pas du tout. Les traces de la douleur sont encore bien présentes sur mon corps, et je ne suis pas totalement guérie. Mais j’arrive à voir la vie en couleurs, avec une haute définition en 4K. Des p’tits moments qui font tellement de bien qu’on réussit à passer au travers des bouts plus roughs

Comment? Ç’a été de briser le tabou. D’accepter l’aide de ces p’tits anges là, qui, parfois, arrivent dans un costume d’inconnu. Ça a été d’apprendre à me dire : « Oui, je mérite d’avoir une belle vie. J’y ai droit moi aussi. »

T’as pas à traverser ça tout(e) seul(e). Pis même si des fois c’est difficile à croire, tu n’es pas tout(e) seul(e). Et des journées comme aujourd’hui, ça sert à s’en souvenir, à se serrer les coudes, puis à oser en parler. La santé mentale ne devrait pas être un tabou. 

Camille Allard

Faut qu’on se parle, toi et moi. Parce que l’anorexie, c’est beaucoup plus que de se trouver moche, large, gras, gros ou grosse. L’anorexie, c’est aussi se déprécier, se penser incapable, inutile, stupide; c’est croire les morons et moronnes qui essaient de te convaincre de tout ça. Y en a beaucoup, des morons-moronnes, alors méfie-toi!

Quand t’es anorexique, tu deviens juste un chiffre, et ce chiffre-là, il devient toute ta vie. Tu te caches derrière lui. Pis lui, ben il prend toute la place. Ça te dérange, c’est sûr. T’es pas moron-moronne, toi. Mais tu perds le fil, tu perds le compte, tu sais plus où t’en es, tu capotes! Pis le moins tu ingères, le moins tu te gères.

L’anorexie, c’est un sentiment d’enfermement persistant. Ce sont quatre murs qui se referment sur toi, constamment, sans jamais te laisser prendre une bouffée d’air, sans jamais te laisser déployer tes bras. C’est une prison de chaire avec des barreaux d’ivoire. Ce sont des larmes, des larmes, des larmes, des larmes…

C’est étouffer à l’intérieur de soi, se recroqueviller sur soi-même, vouloir être vu et vouloir disparaître en même temps. C’est vouloir de l’aide et la fuir en même temps. C’est vouloir voir ses amis, ses proches, et en avoir une peur bleue en même temps. C’est paradoxal. Et si tu attends trop longtemps, ça peut être fatal.

Mais il y a de l’aide. Il y a des gens qui peuvent et qui veulent t’aider. Des professionnels, des gens qui t’aiment, des gens qui te trouvent exceptionnel(le). Spoiler alert : tu l’es! Va voir l’ANEB, consulte des professionnels de la santé, au privé ou pas. Parle, vide ton sac, crie! Tu vas voir, ça fait du bien! 

Kelly-Anne Côté

« Ne crains pas d’avancer lentement, crains seulement d’arrêter. » – Sagesse chinoise

Cette citation est le landau de ma mémoire. Bercée par ces mots, j’arrive à mieux m’endormir le soir. J’aimerais souvent déjà être rendue à la ligne d’arrivée, sans devoir continuellement franchir 3 pas, pour faire marche arrière de 10. J’aimerais être « comme les autres », être bien dans ma peau, mais qui sont réellement les autres pour que ma tête pense ainsi? Encore des scénarios, créés par ma tête pour me piler sur l’estime. La véritable réponse, c’est que tant que le vaisseau qu’est notre corps est en mouvance, nous avançons dans la bonne direction, il faut cesser de se rapporter à la fausse réalité que les autres nous laissent entrevoir. Le bonheur est une chose, le temps que ça prendra pour y parvenir en est une autre.

La vraie vie, c’est que la santé mentale peut même s’infiltrer à travers les plus beaux visages, les personnalités les plus connues, à l’adolescence comme dès l’enfance. Il n’y a aucune exception, cessez donc de croire que vous êtes anormaux. Vous êtes-vous mêmes, le plus bel exemplaire d’humain qui soit doté d’exister. Se réveiller un matin et se sentir libéré de ce qui nous tire les entrailles, est une chose dont je doute. Je crois qu’à l’inverse, il faut apprendre à l’accepter. C’est en parvenant à dompter cette bête intérieure que l’on parvient à contenir la noirceur afin de s’immerger dans la lumière. Continuez de cheminer à votre rythme; il ne sert à rien de courir plus vite pour arriver à la fin si on n’atteint pas la ligne d’arrivée heureux(se) et fier(ère) de la course qu’on a accomplie. Prendre plus de temps n’est pas un échec, mais la réussite de l’écoute envers soi. 

Amélie Savard

Je sais que parfois, tout peut sembler tellement difficile que tu as réellement l’impression que personne ne te comprends et d’être seul(e) dans un monde où les démons prennent beaucoup trop de place. Mais, tu ne l’es pas.

Autour de toi, plusieurs ont souffert. Plusieurs ont enfilé les costumes que tu t’efforces de porter chaque jours. Ils ont passé au travers, signifiant ainsi que tu n’es pas seul(e) et que c’est possible pour toi aussi.

Peut-être qu’en ce moment, les routes te font imaginer des horreurs, peut-être que tu ne sais plus quelle voix écouter lorsque tu fermes les yeux, peut-être que les microbes sur les poignées de porte ne semblent qu’être une promesse de maladie mortelle.

Ta tête ne fait pas exception au reste de ton corps, elle peut se faire aider et apprendre à fonctionner d’une manière moins souffrante. Tu n’as pas à t’infliger tout ça. Je te promets qu’un jour, lorsque tu partiras sur la route, tout ce que tu verras c’est à quel point le ciel est bleu. Je te promets que les voix deviendront les choristes d’une mélodie que tu te plairas à entendre dans ta tête et que tout ce que les portes te feront ressentir sera l’excitation devant la possibilité d’en ouvrir de nouvelles tous les jours.

Laisse-toi aider, donne-toi la chance d’être heureux(se). Le bonheur est sur son chemin pour rentrer à la maison, c’est promis.

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