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Bébé ange

crédits: unsplash

Bébé ange, toi qui es parti avant même de naître. Tu auras su me faire sourire ce matin-là où j’ai appris que tu m’avais choisie. Déjà, j’adorais notre histoire, notre proximité et, dès la première seconde, je veillais sur toi et te protégeais. Tu allais être ma troisième merveille mais, quelques semaines plus tard, ton petit cœur s’essoufflait. Tu as décidé de t’endormir, éternellement, dans ton petit nid douillet, près de moi. Tu m’as permis de te parler, une dernière fois. Malgré ma peine, j’ai flatté mon ventre, je t’ai dit: « je t’aime ». Tu as laissé ta place à un bébé arc-en-ciel qui, un jour, me choisira comme maman, j’en suis certaine. Tu m’offres une autre occasion d’apprivoiser le deuil, et ton papi veillera sur toi, quoi qu’il en soit.

Cette lettre, je l’ai écrite là où débutait la fin. Dans mon lit, je m’abreuvais de solitude, de silence et d’écriture. J’avais besoin de mettre ma tristesse sur papier. J’avais besoin de rationaliser cet instant qui, douze heures plus tôt, avait fait de moi une maman qui n’allait pas donner la vie. Pas cette fois-ci. C’était le début d’un deuil, celui de l’avenir et des projets à venir.

Quand la crainte de perdre un enfant se concrétise, le temps s’arrête. La souffrance est indescriptible. Pendant une fraction de seconde, le doute s’installe et laisse même une petite place à l’espoir : « Et si le médecin s’était trompé? ». Jusqu’à la toute dernière minute, j’y ai pensé. J’ai imaginé mon bébé en vie, sachant très bien que c’était la fin. Puis, je me suis dit qu’il n’était pas suffisamment en santé pour continuer, que la vie me met au défi et que parmi tout ce qu’il nous est impossible de contrôler, le deuil périnatal en fait partie.

Le plus important à retenir, c’est qu’il y a autant de façons de vivre la perte d’un enfant que de gens qui vivent un tel évènement. Que ce soit au début de la grossesse, au milieu ou à la fin, que ce soit à la naissance ou après, les émotions se manifesteront, et le deuil s’installera pour une durée indéterminée. Ne laisse personne minimiser ce que tu vis. Ne laisse personne te dire qu’il y a pire. Accueille les émotions, accepte-les et exprime-les, de la façon qui te fera le plus grand bien. Tout en douceur et dans la bienveillance, prends le temps qu’il faut pour trouver un sens à ce dénouement. Parce que, bien qu’il soit déchirant, il survient à ce moment-ci, et c’est le sens que tu y trouveras qui t’aidera à aller de l’avant.

Certes, il y a un début et une fin. Pour moi, la fin fut marquée par une intervention qui, définitivement, nous séparait. C’est là que j’ai compris que mon bébé ange avait trouvé son papi et, maintenant, quand je regarde le ciel et que j’aperçois une étoile briller, je cherche celle qui brille tout autant à ses côtés.

Par Sabrina Lachance

Révisé par Amélie Carrier

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