Moi, même si je suis une adulte depuis longtemps, je l’avoue, j’ai peur du noir. Pas énormément, mais quand je garde Olive, le fox-terrier parental, pis que la grande maison de mes parents(horriblement silencieuse…c’est quoi la passe avec Sainte-Foy donc?) est vide, j’allume les lumières partout et je me sens déjà un peu plus dans la vraie vie que dans Frissons 5. (Je sais que Frissons 5 est pas un vrai film, c’est parce que Frissons 5, c’est celui ou MOI, je meurs et que Courteney Cox me survit…par un phénomène inexpliqué).
Mais aujourd’hui, je ne parle pas de cette peur du noir-là, je parle de l’autre peur du noir, ou des couleurs foncées, qu’éprouve environ 95% de la population en matière de décoration. C’est pas notre faute, on a clairement été brainwashés par les décoratrices des années 90 qui ont scandé à grands coups de Sico que « les couleurs foncées rapetissent une pièce ».
Ben oui, peut-être ça rapetisse un peu, mais laissez-moi vous dire une affaire: un mur c’t’un mur, pis effet d’optique ou pas, tu fais ben ce que tu veux avec
Mon expérience des couleurs foncées est toute autre. J’ADORE le foncé dans une maison. Je trouve ça chaleureux, invitant, pis edgy.
Mon premier coup de foudre pour le foncé est arrivé alors que je n’étais pas encore en appartement et que je suis allée prendre le thé chez mon amie Sophie. Sophie était une collègue avec qui je travaillais au Grand Théâtre de Québec, une fille formidable que je vois quelque chose comme une fois par année, mais que j’aime infiniment pareil le 364 autres jours de l’année. J’ai toujours trouvé que Sophie était belle et chic, et ça m’impressionnait énormément. Et quand je suis entrée dans son appartement…le plafond était gris charcoal.
C’était magnifique, j’aurais jamais pensé à ça. Et on en a vanté les mérites depuis, ce plafond gris charcoal, que Sophie a maintenant reproduit dans la maison où elle élève sa jolie famille.
Donc. Quand mon amie Chantal a fait appel à moi la semaine dernière pour que je l’aide à choisir les nouvelles couleurs de son appartement dont les murs avaient été refaits à neuf cet été (au prix de grandes souffrances et de vagues de poussière de plâtre dans le nez), quand j’ai vu ses plafonds de douze pieds de haut…La voix du Bon Dieu de la déco m’a parlé. C’était l’heure du plafond foncé.
J’ai recommandé à Chantal la couleur la plus foncée de toutes celles qu’elle m’avait amenées, un genre de marine foncé qui tire sur le gris…(bon, garde, on fait ce qu’on peut côté description). Elle m’a fait une face.
Je vous rassure, mon amie Chantal ressemble pas à Jackie Chan. C’est à peu près la personne que je connais qui ressemble le moins à Jackie Chan. Et faut dire qu’elle avait surtout peur de la réaction de son chum, ce qui est normal. Alors pour les rassurer, j’ai offert de repeindre le plafond moi-même s’ils aimaient pas ça. J’étais même game de les laisser me prendre en photo de moi dans mon suit de peinture et de les laisser mettre ça sur Facebook.
Évidemment, j’ai reçu un texto de Chantal quelques jours plus tard: « Je capote sur mon plafond noir. C’est tellement beau! ». Une petite victoire pour le noir.
Je vous encourage donc à oser le noir. Avec jugement, bien sûr. Si vous vivez dans un garde-robe pas de fenêtres…c’est sûr que là, on peut parler de blanc. Et si vous êtes pas sûrs sûrs et que vous n’avez pas d’amie qui s’offre pour repeindre le mur en cas d’erreur…optez pour la moitié d’un mur, c’est tellement chic!
Sur ce Crépues, je vous laisse à vos échantillons de peinture et à vos rêves de plafond de douze pieds…
Bonne semaine!
xx
Alexe Raymond, réviseure, raymond.alexe@gmail.com