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Arrête ton drama!

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Je suis sensible, peut-être même hypersensible. Oui, c’est un aveu gênant… J’aime pas les étiquettes, mais c’est un terme qui revient souvent et que j’utilise moi-même quand je ressens le besoin de me justifier d’être différente ou de déranger. Car, malgré ce qu’on en dit, c’est souvent vu comme un défaut, une faiblesse, une immaturité émotionnelle, comme une volonté d’attirer l’attention sur soi, de se «montrer intéressant» et même de «faire du drama».

C’est vrai, je suis une personne émotive. Je prends les choses à cœur, je suis facilement touchée par ce qui m’entoure : l’environnement, les événements, les gens… Mes réactions sont souvent interprétées comme exagérées ou disproportionnées. Je m’investis à fond dans ce que j’entreprends, autant dans mes projets que dans mes relations et, malgré moi, je m’attends à ce qu’on réagisse comme moi, qu’on se lance à cent miles à l’heure avec moi dans mes projets, tête baissée. J’ai tendance à attendre la même intensité et le même degré d’initiative des gens qui m’entourent et c’est pourquoi je suis parfois difficile à suivre. Et pourtant, je n’ai pas toujours été comme ça. J’ai longtemps fait profil bas et «géré», «contrôlé» et même «caché» mes émotions comme une honte, comme un secret gênant. J’avais l’impression que ce n’était pas normal, ni ce que l’on attendait de moi. J’avais l’impression que ce n’était pas socialement acceptable, mais je ne savais pas quoi faire pour m’en libérer. Aussi parce que je savais que ça finirait comme toujours par sortir d’une façon ou d’une autre. Ça se finit rarement bien dans ces cas-là et c’est plutôt explosif, disons… J’essayais de gérer ça par moi-même et à force de me convaincre que cette intensité émotionnelle n’était pas acceptable, j’ai fini par me couper complètement de mes émotions et ne plus rien ressentir du tout pendant un bon moment. Je me sentais complètement détachée des autres et de moi-même, comme si j’étais spectatrice de ma vie, comme si je ne faisais que suivre la parade. Le sentiment de l’imposteur, et le mal être qui va avec. Avec le recul et après de multiples réflexions, j’ai maintenant la certitude qu’il est nettement préférable de ressentir, quitte à vivre son lot de souffrances au passage. C’est inévitable.

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Progressivement et avec les années, j’ai gagné de la confiance en moi et en les autres, un pas à la fois. J’ai donc fini par me reconnecter avec moi-même et à vivre intensément à nouveau autant les joies que les peines, à ressentir les vagues. Les émotions en montagne-russes, pour le meilleur et pour le pire, avec toute l’expressivité dont je suis capable. C’est plus fort que moi, quand je suis blessée, quand je suis fâchée, quand je suis déçue, quand je suis émue et même quand je suis heureuse, je pleure. Souvent. Beaucoup. Et je constate que ça dérange. Oui, souvent ça dérange, ça rend inconfortable. Ça rend les gens mal à l’aise de devoir dealer avec le ressenti des autres, avec leur expérience honnête et vraie. Ça engage l’autre dans notre vécu, alors qu’il ne l’aurait peut-être pas voulu. Ça le met face à notre vulnérabilité et ça peut être difficile à gérer.

Être confrontée si souvent à la réaction des autres face à mon expressivité ou mon intensité m’a fait me remettre en question tellement souvent pour finalement réaliser qu’on fond, m’exprimer sincèrement, c’était ma seule façon d’être vraiment moi-même, d’être authentique et que m’excuser ne servait à rien. J’ai compris que ce n’était ni un défaut ni une qualité en soi, mais simplement une façon différente de ressentir et de s’exprimer. Parfois un avantage, parfois un inconvénient, selon le contexte. Au fil des discussions avec mes amis proches, ceux qui m’ont vu évoluer au fil des derniers mois et des dernières années, j’ai réalisé que je devais assumer ma façon d’être et en tirer le meilleur en abordant le sujet plus souvent, ouvertement, honnêtement et en précisant que ce fameux «drama» dont on m’accuse n’est qu’une façon, MA façon, de réagir aux événements, de les accepter et de les intégrer. Préciser que ce n’est pas une demande d’aide ni d’attention, juste une démonstration de mon honnêteté face aux événements. J’aime aussi insister sur le fait que, heureusement, en contrepartie, cela me permet d’avoir une forte implication émotionnelle dans mes relations, peu importe le type, et me donne envie de mieux comprendre l’autre. Ma sensibilité implique qu’on peut lire en moi comme dans un livre ouvert et que j’ai beaucoup de mal à mentir ou à cacher quoi que ce soit. C’est aussi un élément qui m’aide à écouter les autres et être empathique. J’ai le sentiment que ça contribue à me rendre plus «humaine», malgré les contrecoups.

Et même si encore aujourd’hui je ressens parfois le besoin de me justifier et de m’expliquer, je suis convaincue que personne ne devrait avoir peur de montrer ce qu’il est aux autres par peur de déplaire ou de ne pas se sentir valide. Cela inclut l’expression des émotions car, au bout du compte, on finit toujours par être avec soi-même. Il faut donc trouver une façon de vivre qui est en accord avec ce que l’on est réellement et s’entourer de personnes qui comprendront, ou du moins accepteront, toutes nos couleurs. Alors pourquoi se cacher?

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