Des fois, la vie te fait une descente du coude entre les deux omoplates du gros bon sens pour te faire réaliser des choses évidentes. Mais des fois, même là, tu catch rien pis tu continues ton chemin dans la douleur, la tristesse et l’anxiété…
« Issh, t’es lourd le gros! » Ouaip, t’as ben raison, inconnu semi-douche que je cite pour les besoins de la cause. Mais ces mêmes descentes du coude m’ont récemment amené à chercher à élaborer un régime miracle for the soul, le genre qui te serait proposé par la publicité ciblée de Facebook si t’es le moindrement hippie ou que t’aime les animaux. J’ai d’ailleurs calculé que je suis moi-même à deux photos de dauphin d’avoir autre chose que des offres pour développer mes « déchirés abs » sur Facebook (des bons sites animaliers, quelqu’un?). C’est une bonne nouvelle.
Mais revenons à mon propos initial. On vit dans un monde qui rend nos cerveaux descente-du-coude-proof, tu sais. C’est tellement facile de retomber dans le travail, les obligations et l’étourdissement même quand t’as des petites épiphanies dans ta vie quotidienne et que tu te dis que tu vas ralentir et revenir à l’essentiel parce que t’as aucune idée vers où tu cours, anyway. Malheureusement, on retombe vite dans nos habitudes et on oublie, on remet à demain. C’est comme les résolutions du Nouvel An de l’essentiel, genre. Ça dure souvent trois cours de méditation et demi ou une journée à regarder les feuilles tomber des arbres en marchant…
Les enfants en ont un brin à nous (ré)apprendre dans le département de l’essentiel et du bonheur. Je sais que t’as lu Le Petit Prince 154 812 fois pis que Yolande, ton prof de français de secondaire 4 qui avait toujours un motton blanc faisant du slalom entre les lèvres, t’as déjà dit qu’un jour tu comprendrais ce que Saint-Exupéry voulait dire en écrivant ça. Tu le sais peut-être même déjà que ta rose est différente des autres ou t’as essayé d’apprivoiser un renard l’an passé. Mais bon, reste avec moi un instant quand même.
Dans les prochaines semaines donc, et dans l’optique de casser la routine, je te propose de faire une ou plusieurs activités parmi les suivantes, lesquelles m’ont été chères à un moment ou l’autre de ma vie d’enfant :
- Faire sécher une feuille morte entre les pages d’un livre.
- Essayer d’apprivoiser un écureuil.
- Mettre un doigt mouillé dans l’oreille de quelqu’un.
- Répéter sans cesse la même question le plus subtilement possible jusqu’à ce que ton interlocuteur s’en rende compte.
- Faire un colleux à un arbre.
- Sauter à cloche-pied.
- Faire une course de crazy carpet.
- Chanter n’importe quoi vraiment fort sur une toune que tu connais pas qui passe à la radio.
- Faire un quatre coins.
- Être beaucoup trop content que c’est Noël dans 10 mois.
- Chanter la toune d’Aladdin directement après t’être ouvert les yeux en te réveillant.
« Classic case du syndrome de Peter Pan! » Eh non, mais merci de t’inquiéter de ma santé psychologique, lecteur réfractaire. Ce que je te propose, c’est pas de lâcher ta job, tes engagements et ta relation pour aller te rouler dans la boue en chantant la toune du Roi Lion. Non. J’ai juste envie qu’on partage nos trucs pour sortir du moule, vivre l’instant présent et voir le beau dans vie. Je me dis que c’est en cherchant le plus souvent possible à se déstabiliser et à retrouver notre capacité d’émerveillement et d’ouverture qu’on va s’en sortir, du fucking moule. La vie aura pu à nous faire des descentes du coude pour nous le faire réaliser pendant 37 minutes…
Alors, comme t’as compris, pour ma participation à La Fabrique crépue, je te propose qu’on partage du beau et du positif. Je veux qu’on se parle de nature, de produits faits maison, de bonheur, de choses douces… de love. Ça va être comme la bonne nouvelle TVA, mais à propos de choses qui nous intéressent! Exit le plastique, l’économique, le politique, le stress… l’espace de quelques lignes du moins.
En espérant que l’idée te plaise comme elle me plaît, je te dis à la prochaine. Et au plaisir de te croiser en train de faire des roulades dans les allées d’un IGA ou dans un magasin où je vais me darer d’essayer juste le linge le plus laid en demandant à la vendeuse si je suis « sexe » dans mes jeggings pour homme…
Hakuna matata!
Crédit photo : trpcakestudio