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Apprendre de ses échecs ou le kintsugi

 Je ne sais pas qui a lancé en l’air pour la première fois l’idée que les échecs étaient tristes. Je ne sais pas à quelle vitesse le vent fouettait cette journée-là et combien de rêves en sont morts. Il faudrait déterrer les archives des nouvelles. Je ne sais pas non plus combien d’habitants ont dû racler les feuilles comme des dommages collatéraux les jours d’après, les mois d’après, les années d’après. Personne n’a jamais su pourquoi on y voit encore les fossiles des feuilles même si des saisons se sont effeuillées depuis.

C’est plutôt démesuré à quel point on s’exige la perfection, et ce, sur chaque degré des températures de nos vies. On vit les échecs comme des tornades où on se retrouve au centre, incapables d’ouvrir un œil sur l’œil et on se ravale des tsunamis comme si tout était définitif, mais rien n’est défini parce que tous tes rêves te tournent autour de la tête à une vitesse à en faire décrocher des vies.

Il y a le fameux dicton comme quoi la perfection est impossible. C’est sûrement la seule chose qui l’est. En fait, je crois qu’elle est possible si on revisite la notion de cette perfection. Elle ne s’affiche certainement pas aussi rapidement que se pointe un orage. Pour pleinement réussir, il faut inévitablement échouer. C’est un devoir. Même si ça fait mal. Même si c’est difficile. À travers les échecs, il y a une porte qui ouvre sur la possibilité de devenir meilleur. À cumuler les réussites comme des tas de feuilles en automne, on resterait toujours sur le même step d’escaliers et la vie en perd tout son sens. Elle est une formation. Parce que la vie sert à comprendre, évoluer, retenir par cœur ou non des leçons à l’aide de chansons à réponses sans essentiellement recevoir de réponses. Chaque parcours est unique et la réussite n’est possible qu’à la suite d’échecs. La seule véritable façon d’échouer est de tout laisser tomber avant de goûter à la réussite.

Au Japon, il existe une méthode (le kintsugi) qui consiste à remplacer chaque fissure des pots cassés par de l’or. Alors peu importe à quelle force la tornade a frappé fort et combien de pots ont été cassés par la force de ta maladresse, il est encore temps d’en confectionner une pièce authentique et unique qui t’appartiendra à toi, et à toi seul.

Par Mélina Gagnon

Audrey Dumont

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