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apéro

Un moment fait juste pour s’asseoir ensemble, discuter, grignoter, boire un verre. En vrai, c’est quand la dernière fois où ça vous est arrivé? En famille, ou entre amis? La réponse dans mon cas : ça n’arrive pas assez souvent. Ode à ce moment qu’on prend pour acquis lorsqu’il arrive, mais dont on se rappelle avec chaleur et nostalgie, même s’il fait partie de la « vraie vie » et même si, en surface, rien d’incroyable n’est arrivé ou n’a été dit.

Cet été, je suis allée à un mariage, en France, avec d’autres ami.es québécois.es. Nous avons eu la chance d’être hébergé.es chez la famille de la mariée, qui nous accueilli.es à bras ouverts et qui nous a intégré.es dans une tradition familiale : l’apéro. Heureusement que la maison était grande, car nous étions six Québécois.es, les mariés, le père de mon amie, sa conjointe et parfois les deux filles de sa conjointe se joignaient à cette joyeuse bande. Dès le début, nous nous sommes senti.es faire partie de la famille.

Mais un moment en particulier dans notre petite routine bordelaise m’a fait me sentir à la maison dans la maison de quelqu’un d’autre : avant le repas du soir, nous étions plus ou moins une dizaine dans le salon, un verre à la main. Pour eux, c’était le quotidien, pour nous, la découverte, mais c’était avant tout un moment de partage. Des histoires de famille de mon amie lorsqu’elle était plus jeune, des recommandations de livres, des souvenirs d’enfance de son père… Un partage de culture aussi, entre la France et le Québec. Des blagues qu’il fallait parfois expliquer, mais un moment qui est rapidement devenu un de mes préférés de la journée.

J’ai vu des choses magnifiques et vécu des moments magiques lors de ce voyage, mais une des choses dont je me rappelle le plus est ces apéros. Ce qui fait aussi du sens parce que les voyages (et la vie en général, selon moi), c’est avant tout des gens qu’on rencontre, qu’on côtoie au quotidien et des moments qu’on partage avec eux. Des moments simples, vrais. Personne n’y a jamais sorti son cellulaire, sauf peut-être durant un débat enflammé où il nous fallait rétablir la vérité. Personne n’était pressé d’aller nul part. Aucune télévision en vue. Parfois, le moment s’étirait. Les verres se remplissaient à nouveau. Parfois, j’étais pompette au souper, mais bon, partie de l’expérience ça aussi, non?

Nous avons décidé de rapporter cette tradition avec nous. D’essayer de recréer ce moment ici, à la maison. En vrai, le voyage date de juin et j’ai revu ces mêmes amis il y a quelques jours. Devinez pour quoi? Pour un apéro. On n’était pas à la maison. On était dans une microbrasserie. Malheureusement pour mon attention parfois déficiente, il y avait une télévision devant moi. On a triché parce que nos cellulaires étaient posés sur la table, mais pour la majeure partie du temps, sont restés silencieux. Malgré tout, notre apéro s’est transformé en rencontre de quelques heures à partager nos souvenirs de ce voyage, les nouvelles depuis notre dernière rencontre, des mauvaises blagues… Rien de légendaire n’est arrivé durant cette soirée, aucun miracle. Ce n’était pas l’apéro parfait, dans le salon rose de la maison bordelaise, à boire un bon vin qui n’avait à peine rien coûté. C’était une bonne bière québécoise, dans un endroit où il fallait parler un peu trop fort pour s’entendre, mais l’intention était là.

Et, même s’il faut encore le perfectionner, on a commencé à s’approprier l’apéro. Concept qu’on connaissait, mot qu’on utilisait déjà, mais je pense que j’ai réellement compris sa valeur quelque part l’autre côté de l’océan, il n’y a pas si longtemps.

Ode à l’apéro. Qu’il soit parfait et cultivé comme nous l’avons vécu à Bordeaux, qu’il soit un peu chaotique comme celui de la dernière semaine, qu’il soit tranquille avec un club sélect… peu importe. Chaque fois, je réalise que, malgré nos vies chargées, malgré nos horaires de fous, malgré qu’on a parfois rien de palpitant à se dire, peu de choses dans la vie apportent autant de bonheur et de satisfaction qu’un bon moment passé entre amis ou en famille à discuter de tout et de rien.

En se quittant la dernière fois, on s’est donnés rendez-vous pour le week-end d’après. Est-ce que ça arrivera? Aucune idée. Mais, au fond, peu importe. Je crois que d’entretenir cette tradition, c’est seulement d’en profiter vraiment et pleinement lorsqu’on est dedans. Juste de se rendre compte.

Peut-être que cet article semble vraiment plein d’émotions, un peu trop, même, mais c’est juste tellement parfait de se rendre compte, durant ce moment tellement simple, qu’on a des gens extraordinaires dans notre vie. Ode à l’apéro.

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