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anxieuse

J’le sais que c’est « dénué de sens », que tu comprends pas. Quand tu me dis que c’est complètement irrationnel, je suis d’accord avec toi. Qu’est-ce tu veux que je te dise, quand je suis figée là, le thermomètre de l’angoisse sur le point d’exploser, à essayer de respirer le plus normalement possible, alors que je voudrais juste partir à la course et m’enfuir en criant, en vidant tout l’air de mes poumons?

J’suis anxieuse. J’ai la panique facile dans les lieux publics, ou dès qu’il y a juste un peu trop de monde à mon goût, ou dès que je ne connais pas les gens qui m’entourent.

C’était le temps des fêtes, v’là pas si longtemps. Sais-tu à quel point ça m’a pris tout mon petit change pour passer au travers? Le temps des fêtes rime avec tous les partys de famille ou entre amis, les nouvelles rencontres, ta tante, ton oncle, ton cousin, pis ton père. Ma respiration se bloque : Qu’est-ce qu’ils vont penser de moi, mon sourire est-il assez convaincant? C’est trop? Pas assez? Pis si l’attention tombe sur moi? Pis si je raconte une blague, est-ce qu’on va rire? Est-ce qu’on va m’écouter? Qu’est-ce que je fais ici? AU SECOURS!!!

J’suis anxieuse. La machine à penser roule sans cesse. J’ai horreur des endroits publics. J’ai horreur qu’on entre dans ma bulle.

On est allé se chercher des provisions festives à la SAQ. À peine la porte franchie, ma vision a changé, le mode panique s’est activé : Y’a beaucoup trop de monde ici! Qu’est-ce qu’on fait là, c’est quoi l’idée d’être ici pendant les fêtes? J’ai chaud, j’étouffe… Je veux sortir! Les couloirs étaient étroits, les gens beaucoup trop dans ma bulle. À chaque mouvement, la crainte de renverser une bouteille, de la casser, d’attirer toute l’attention sur moi, un énorme silence, les gens qui chuchotent en riant de moi…

J’suis anxieuse. Pis laisse-moi te dire que c’est pas la même angoisse que celle avant un examen. Ce stress-là, lui, il est bon. C’est le petit stress qui te pousse à performer. Mon angoisse, c’est démesuré, paralysant : je m’imagine les pires scénarios, alors que je n’ai sûrement rien à craindre. Ma vision passe en mode tunnel, mon cœur bat de plus en plus vite, ma respiration s’accélère jusqu’à ce qu’elle devienne complètement déchaînée, que ma tête tourne et que je perde complètement le contrôle.

Pause. J’ai besoin d’une pause. J’ai besoin de reprendre mon souffle, de me relever et d’être supportée.

Allons-y une étape à la fois.

Première étape : écoute-moi, sans me juger. Parce que ma plus grande crainte, celle qui me paralyse, c’est celle d’être jugée. Jugée sur mon apparence physique, jugée sur mes propos, jugée sur ma façon de marcher, de m’asseoir, de manger ou même de bouger.

J’ai de la misère, en public. Je paralyse, mais surtout, je me prive. J’ai aucun plaisir à me sentir comme ça, tu sais.

Peut-être bien qu’avec ton coup de main, je pourrai passer au travers.

Source : Unsplash

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