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Amsterdam, ma nocturne confidente

Il y a le Red Light, ses vitrines, ses cabarets et ses magasins érotiques, le cannabis, les brownies… Amsterdam s’échauffe le soir et s’enflamme la nuit dans les quartiers chauds de la ville sur pilotis. Dans le clair-obscur des ruelles pavées longeant les canaux aux eaux noires et immobiles, les réverbères découpent – timidement – des silhouettes de fantômes, des ombres murmurantes. La nuit, Amsterdam fait apparaître des visages caravagesques et les pubs diffusent une lumière si mate, perçant de misère les volutes hallucinogènes, que le cuivre des peaux qui s’esquisse dans la pénombre semble faire revivre et réincarner la sensibilité chromatique d’un Rembrandt. Lueurs floues, discrets halos de candélabres, mais odeurs distinctes, définies, prenantes. Amsterdam se vit les yeux fermés, les narines saturées des pâtisseries alléchantes, la bouche salivante, et les papilles gustatives éveillées, en attente, à l’affût de nos faiblesses gourmandes.

Source
(Caravage)

Source
(Rembrandt)

Mais je vous parle là de la ville de tout un chacun, de la ville où les canaux se font l’écho de la rumeur chuchotée mais bourdonnante et persistante des flots humains en quête d’érotisme. La véritable Amsterdam a les contours d’une crypte enchantée, d’une crypte à aire ouverte. Loin du Red Light, en compagnie des eaux évanouies, au cœur du silence de l’absence automobiliste, guidé par le miroitement du clair de lune sur les allées aquatiques, la douce Amsterdam recueille la mélancolie des garçons égarés.

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Éternelle rêverie nocturne, combien d’âmes solitaire as-tu englouties, Amsterdam, au pied de tes pavés sourds? Quel est le long secret transindividuel qui se compose et se recompose au sein de tes nuits de moirure? De quelle étoffe irréelle (surréelle?) es-tu parée? Amsterdam, mes errances te déshabillent et découvrent tes oblongues et fluides jambes. Des bouts d’âmes nostalgiques rapiécés, cousus les uns aux autres, entoilés par l’appel d’une confidente; l’onirique textile où il fait bon d’élucubrer des vers amoureux. Bordé par les rangées étanches des bâtiments qui enclosent de part et d’autre les canaux, mon regard, du haut d’un pont surplombant l’ondée-miroir, schappe dans le point de fuite d’une Amsterdam qui mime l’ondulation de mon âme.

Je suis de Québec, j’ai le souffle mordant et hivernal du fleuve inscrit au creux de mon épiderme. Je suis de Québec, mais j’ai gribouillé un long poème d’amour dans le cœur d’Amsterdam.

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