Where are you from?
Depuis que je vis au pays de la Reine Élisabeth II, je me fais souvent poser cette question. Non pas à cause de mon apparence, mais plutôt en raison de mon accent. Pourtant, bien que j’aie vécu toute ma vie au Québec, quand je parle anglais, plusieurs m’associent de prime abord au pays de mes lointains ancêtres. Lorsque je leur explique qu’en Amérique du Nord, il y a une province où la population est majoritairement francophone, plusieurs me regardent d’un air ahuri. Je me fais donc un grand plaisir d’être pour un bref instant l’ambassadrice de ma nation et de leur expliquer le Québec.
Par contre, lorsque je rencontre des personnes sachant parler français, on m’associe directement au Québec et à tous ses clichés. Je vous dirais que mon accent suscite diverses réactions. Certaines personnes vont le trouver drôle, alors que d’autres vont presque se pâmer à l’écoute de ma parlure. De manière générale, je dirais qu’on a une bonne réputation dans la francophonie.
Peu importe la langue que je parle ou à qui je parle, c’est intéressant de voir à quel point l’interprétation des accents est relative au vécu et à l’origine de chaque personne. Une chose est certaine, un accent étranger suscite toujours une curiosité qui est souvent le prélude à des discussions fertiles. C’est l’occasion de s’ouvrir aux autres, de partager nos expériences, et d’élargir sa culture générale.
Je n’ai pas honte de parler anglais avec un accent francophone. Ce dernier indique aux étrangers que ma langue maternelle est le français, ce qui est pour moi une source de fierté.
Je n’ai pas honte de parler français avec un accent québécois. Il permet aux nombreux francophones et francophiles qui peuplent cette planète de voir que je suis Québécoise, ce qui est aussi pour moi une source de fierté.
Notre accent nous rappelle nos origines.
Soyons-en fiers.
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