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À toi qui veux un ventre plat en 2017

On y est, c’est le fameux temps des résolutions. Tu es assise sur ton divan, probablement relax, en mou, à scroller tes médias sociaux. Tu as vu ta famille durant le temps des Fêtes, tu es heureuse… mais plus tu descends ton fil Instagram, moins tu te sens bien à force d’observer la lignée de filles parfaites qui défilent en petits bikinis. Probablement à Bali. La place pour être belle, c’est Bali, on se le cachera pas.

Alors tu te dis que peut-être que ça te prend ça, à toi aussi, la plage paradisiaque, mais surtout, le fameux ventre plat. Tu te redresses sur ton divan parce que, tout d’un coup, t’aimes pas tant ça sentir le petit pli de ton ventre sous ton coton ouaté. Tu commences à te dire que t’aurais besoin de perdre quelques livres, question que si quelqu’un t’invite à Bali, tu puisses avoir l’air de ça. Tu te dis que si seulement t’avais le ventre plat comme un 2×4 peut-être que t’aurais moins de problèmes. Elles ont pas l’air d’en avoir des problèmes, elles. C’est ça, les médias sociaux : c’est beau pis c’est utile souvent, mais ça crée des besoins et des illusions aussi.

Mais bon, une bête noire à la fois. Revenons au ventre plat.

Tu te dis que tu vas t’entraîner plus, tu vas sur Pinterest et tu trouves des listes de nourriture santé, tu te dis que tu vas couper dans le sucre et manger plus de kale. Jusque-là, ça va.

Puis une chose en amène une autre, et d’un coup, tu es au gym tous les jours… Rien de mal à ça, mais là tu fais l’erreur fatale : tu commences à compter tes calories.

Éventuellement, tu tombes sur un site Internet qui te dit que, pour perdre du poids, il faut manger 1200 calories par jour. Parfait, right?

Tu commences à voir la bouffe comme une transaction. Tu fais des maths avec ton poids, des additions et soustractions entre ce que tu ingères versus ce que tu dépenses. 300 calories out, 200 calories in, -100 calories dans la tirelire du ventre plat. À ce stade-ci, t’es plus certaine de savoir pourquoi t’as commencé tout ça, tout ce que tu sais c’est que ce besoin de contrôle devient central, un contrôle sur ton corps, et, par défaut, sur ta vie. En fait, ton corps devient ta vie.

Mais tu continues. Tu calcules, tu perds du poids, ça marche. Les gens te trouvent mince et ils te le disent comme ils le peuvent; le poids, ça rend tout le monde mal à l’aise et maladroit. Pas grave, tant qu’on te dit que t’en as perdu, tu vois ça comme un compliment. Tu vas l’avoir, ce ventre plat là… et tout ce qui vient avec, aussi.

Mais moi, je vais me faire l’avocat du diable et te dire ce qu’on ne t’a pas dit avant que tu commences ta croisade contre le pli de ventre. Je vais te dire ce qui n’est écrit nulle part, ni sur Pinterest, ni sur Instagram, ni dans les listes de workout of the day to lose the pooch.

De un, personne te dira que ton ventre plat ne changera rien. Tu vas continuer d’avoir des problèmes quotidiens, des petits bobos et des insécurités qui n’auront aucun lien avec ton poids. C’est surtout pas une bonne raison d’en venir à te culpabiliser de manger un brownie. Rien ne devrait te séparer du plaisir que procure un brownie.

De deux, personne ne va t’avertir que ton obsession pour ce que tu manges va transcender ce ventre plat que tu auras obtenu. Tu réaliseras pas qu’à Noël prochain tu prendras pas de poids et que tu seras aussi pas heureuse à essayer de fitter une pointe de tourtière dans ton décompte calorique hebdomadaire comme on essaie de fitter un carré dans un cercle.

De trois, personne te dira que lorsque ton ventre sera plat, tu vas trouver autre chose : tes bras, tes cheveux, tes seins, ton sourire… Il y aura quelque chose qui va te déplaire, que tu vas trouver que quelqu’un a mieux que toi.

Mais la quatrième chose qu’on ne te dira pas, mais qu’on devrait, c’est que le plus important, c’est pas ce qui te manque… c’est ce que tu as déjà.

Donc, en 2017, on peut-tu essayer de se concentrer là-dessus ensemble? Je dis pas de ne pas être en santé, je dis pas de ne pas être active… je dis juste de faire attention pour pas tomber dans le panneau de la culpabilité et de l’obsession. Je te le dis, c’est facile d’y tomber; le panneau est large comme une autoroute.

Donc, cette année, je suggère qu’on se concentre sur ce qui est déjà beau de nous. Ce sera pas facile, mais si tout le monde se disait qu’on va compter les gens qui font de nous des personnes heureuses au lieu de compter les portions, si on diminuait le temps qu’on passe à se comparer aux autres au lieu de diminuer les calories, pis finalement, si on apprenait à aimer ce qui fait de nous des êtres uniques au lieu d’essayer de fitter dans un moule qui n’a clairement pas été fait pour tout le monde… si on faisait tout ça, est-ce qu’en trinquant l’année prochaine, à minuit, on ne serait pas plus fier de nous que si on avait tous un ventre plat?

Par Marie-Christine Chartier

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