J’étais contente, je venais d’être embauchée dans l’une des compagnies « prestigieuses » de Québec. L’entrevue s’était visiblement bien déroulée et j’avais fait bonne impression. De mon côté, j’étais obnubilée par l’attrait de l’endroit, l’emploi, la notoriété et le salaire, je ne me suis donc jamais questionnée sur mon feeling en entrevue, avec les personnes devant moi. Erreur. Comme on dit, j’aurais dû.
Quand on m’a assignée un bureau lors de mon premier jour de travail, j’étais contente parce qu’il y avait une fenêtre devant moi. Je suis du genre rêveuse qui regarde souvent dehors durant une journée. C’était un bureau assez modeste, dans une aire ouverte avec des panneaux beiges tout autour. Comment on dit ça, donc, des « cubicules ». Ouf, juste le mot m’étouffe. Bref, j’intégrais une petite équipe d’environ 5-6 personnes, et j’avais tôt fait de réaliser que j’avais deux patronnes. Moi qui ai un problème avec l’autorité, j’allais être servie.
C’était un monde complexe, très hiérarchique, où il n’y avait pratiquement pas de place à la discussion. Tout était axé sur l’exécution. D’ailleurs, ma boss exerçait un contrôle évident sur mon autre boss et sur nous, évidemment. C’était insupportable. Je vous épargne les détails.
Après seulement quelques semaines de travail, c’était devenu très lourd pour moi de me lever chaque matin. Je me disais quand même que je n‘étais pas si mal que ça : horaire flexible, possibilité de deux semaines de vacances après 2 ans de service (une vraie joke), REER (#fuckyouliberte55), une fenêtre, le café gratuit, etc. Finalement, rien de tout cela ne me faisait sentir épanouie. J’ai quand même continué durant plusieurs mois.
Plus le temps avançait, plus j’en découvrais. Je me souviens très bien avoir pleuré plusieurs fois dans les bras de ma blonde, tellement j’étais découragée.
L’entreprise avait de belles valeurs écrites sur papier, mais je peux vous garantir qu’au daily, ce n’était vraiment pas mis en application. Et le pire, c’est que tout le monde semblait ben correct avec ça. Je me souviens encore avoir eu cette discussion avec ma boss, au cours de laquelle elle m’a répondu : « Tu sais, les valeurs, c’est souvent juste pour le paraitre. » Si elle avait décidé d’accepter ça, ce n’est clairement pas moi qui allais aussi le faire. À ce moment-là, je me suis juré de 1. crisser mon camp au PC de cette entreprise et 2. continuer de bâtir ma propre entreprise avec des valeurs que j’applique au quotidien, pas juste de belles paroles pour bien paraître.
Vous vous demandez peut-être pourquoi je vous raconte tout ça. Eh bien, je le fais parce que je veux vous dire que si vous n’aimez pas votre emploi, vous devez le quitter. La vie est vraiment trop courte pour passer vos journées dans un endroit qui ne vous correspond pas et dans lequel vous ne vous sentez pas épanoui. La vie est trop courte pour attendre le vendredi après-midi, pour vénérer le week-end! La vie est trop courte pour avoir des dictons comme : May your monday be short and your coffee be strong. Même si vous avez un fond de pension, même si vous avez un bon salaire, des vacances, name it! La santé mentale, le bien-être et l’épanouissement valent plus que tout ça, et il y a toujours une solution!
Alors, à toi qui y penses depuis un bon moment, take the bull by the horns and leave the damn job!
Quitter cet emploi a été le meilleur move de ma vie!
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