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À toi, le futur beau-père

Il y a toi et moi, et il y a toi, moi et elle.

On est trois une semaine sur deux. On doit manger trois repas par jour, mais juste une semaine sur deux. Je vais aller me coucher avant toi et me lever aussi avant toi, mais juste une semaine sur deux.

Moi, je sais c’est quoi. Dealer avec de la fièvre, un nez qui coule, des larmes de crocodiles, des crises et des cris. Je sais c’est quoi prendre une douche avec un petit être qui attend que je sorte assis sur la toilette. Je sais c’est quoi aller aux toilettes à deux. Devoir m’inventer un personnage ou habiller une Barbie même si la veille, j’ai passé à travers trop de bouteilles de vin.

Mais toi, avec autant d’amour que tu puisses m’apporter, es-tu prêt? Le veux-tu vraiment? Habiter avec un enfant qui court quand t’en as pas envie ou qui a faim quand tu ne sais pas quoi lui donner à manger… Veux-tu vraiment te lever avant le soleil pour qu’elle soit à l’école à l’heure?

T’aurais le droit de me dire non.

De ne pas avoir envie de lâcher ta vie tranquille et libre pour vivre avec ta blonde et son enfant. De ne pas avoir envie d’aller faire l’épicerie chaque lundi. De ne pas avoir envie qu’un enfant vienne te rejoindre dans ton lit parce qu’elle a fait un cauchemar.

T’sais, jamais je ne te demanderai d’être son père, elle a en déjà un. Jamais je ne te demanderai de t’en occuper à ma place. Mais ça se peut que j’aie besoin de tes bras pour aider les miens. Ça se peut aussi que tu me demandes qu’est-ce qu’il faut faire et que je ne le sache pas plus que toi.

Ça se peut que ta blonde te demande de jouer avec son enfant juste le temps qu’elle puisse prendre une douche ou qu’elle s’occupe du souper.

Tu peux me dire de le faire toute seule, ce que je fais déjà. Tu aurais raison. Mais être à deux, ça facilite la vie de maman. Être à deux mais être toute seule, ça fait plus mal que juste être seule.

Je ne veux pas te déranger avec mon enfant, jamais je ne pourrai accepter que mon enfant dérange. Mais, cher futur beau-père, ta belle-fille va vouloir jouer avec toi. Elle va vouloir que tu la consoles, elle va vouloir aller aux toilettes avec toi, elle va vouloir te coller et tirer ta barbe. Elle va vouloir te réveiller le matin parce qu’elle va avoir hâte de te voir.

Parce que c’est un enfant.

T’aurais le droit de me dire de rester chez moi, t’aurais le droit de me dire que tu n’es pas prêt. Pis moi, j’ai le droit d’avoir peur parce que je n’arrive pas toute seule, pis j’ai le droit d’hésiter à ne plus savoir. Moi, je peux dealer avec de la peine et de la rage, mais pour ma fille, c’est pas pareil. Elle ne comprendra pas que tu ne sois plus là le dimanche matin pour partager les crêpes que maman a fait.

Si tu entres dans la vie de mon enfant, c’est pas pour 2 mois pis ne plus en avoir envie après. Si moi et mon enfant entrons dans ta vie, dans ton confort, dans ta bulle… C’est pour t’aimer profondément, sincèrement. C’est pour s’attacher, c’est pour être ensemble. Toi, moi et elle.

Je ne veux pas que tu deviennes un père. Juste un beau-père. Celui qui choisit de l’aimer comme si c’était la sienne. Qui s’en occupe comme si tu l’avais vu grandir en moi.

Crois-moi, tu marqueras son enfance du haut de ses 5 ans. Elle se souviendra toujours de ce que tu auras fait pour elle. Elle t’aimera et te prendra dans ses bras pour te dire qu’elle t’aime.

L’amour d’un enfant, c’est naïf, c’est beau. Tellement que ça en mérite autant, et encore plus, parce qu’il faut en prendre soin. Maintenant, tu auras une famille, peut-être juste à temps partiel, peut-être juste une fois de temps en temps, mais une famille.

Maintenant tu seras un beau-père qui jouera à la princesse le vendredi soir. Tu seras celui que ma fille attendra.

Dis-moi que tu nous aimeras, malgré nos craintes. Nous aurons toujours de l’amour à te donner… à l’infini et jusqu’au trou noir, comme dirait ma fille.

Crédit image : Pascal Campion

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