Promis qu’à go, j’la lâche, ta main. Promis qu’à go, j’arrête tout ça. J’te laisse partir avec ton cœur, tes souvenirs, pis tout c’que tu veux bien amener – sauf moi. Promis qu’à go, j’vais accepter tout ça : qu’il n’y a plus de nous, que le bonheur ne sera plus jamais comme celui-là, que c’est bien beau tout ça, mais qu’il faut avancer. Promis qu’à go, j’vais t’faire un sourire, te souhaiter tout le bonheur du monde et fermer la porte le cœur léger et plein d’espoir pour l’avenir.
Promis qu’à go, j’pourrai accepter ce qu’il reste de notre histoire, ce que nous avons eu, ce que nous n’aurons plus. Promis qu’à go, nos photos, nos vidéos, nos conversations et toutes ces mémoires seront entreposées, mais que je ne les oublierai pas. Promis qu’à go, j’serai bien dans tout ça, que je saurai quoi répondre aux gens quand on me demandera pour toi et moi ; qu’est-ce qui s’est passé ? Je ne le sais pas. Là, tout ce que je sais, c’est que je ne suis pas rendu à go, que mon cœur est encore trop lourd, que le temps passe encore trop lentement et que je cherche encore trop de réponses que je n’aurai jamais.
Tiens ma main jusqu’à go, j’t’en supplie, je ne suis pas prête. Aide-moi à accepter que l’amour, c’est fort, c’est beau, mais que ça ne dure pas toujours éternellement… et que, parfois, c’est mieux ainsi. Aide-moi à accepter que c’est ailleurs que t’as envie d’être, que je ne suis plus la bonne personne pour toi, que je n’le serai plus jamais ; qu’on était bien, mais que c’est fini.
Aide-moi à transformer nos « pour toujours » en « à jamais ». Aide-moi à bien vivre avec ma peine, à la laisser m’habiter, sans la laisser me dominer et à reprendre le contrôle de mes émotions. Donne-moi des moyens pour me réguler : les grands excès de joie, de colère, de tristesse, de mélancolie, ça m’épuise.
Promis qu’à go, je te libère, je me libère ; je nous libère.
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