Hey! J’ai décidé de le faire…
Ce sont les dernières paroles que je t’ai dites avant de me « pitcher » dans le vide. T’avais tout de suite compris le sens, parce qu’on en avait trop parlé, parce que ça devenait inévitable. Je partais, éclatant notre famille et mon rêve d’un happy wedding.
C’est difficile de se l’admettre, c’est dur de passer à l’acte. On se couche en pensant à ça, on se lève de la même façon. Entre les deux, nos rêves nous aident à entrevoir les possibilités parfois belles et d’autres fois creepy. On s’imagine que c’est une mauvaise passe, qu’on doit changer de vibe et que le reste suivra, mais non. Parfois, ceux qui ont le courage de nous conseiller de partir ont raison.
Il ne m’avait rien fait de particulier, mais c’était justement ça le problème. Il ne me faisait plus rien. Tant pis, je fonce! Du haut de mes 30 ans et demi, j’ai « flushé » ma réalité pour quelque chose d’autre, parce que l’inconnu devenait plus doux à anticiper que de poursuivre sur cette track. Au fond, j’ai juste dévoilé au grand jour ce que je vivais dans ma tête depuis un bon bout de temps. Je n’en étais pas à mon premier revirement majeur, comme quoi j’étais prête à tout pour trouver mon bonheur. J’allais ben finir par trouver ma place dans ce bas monde.
En l’espace d’une phrase, je l’avais fait : j’étais passée de fameuse mère mariée à mère célibataire qui en a gros sur le cœur. L’échec de ma vie, 1 an et demi de mariage. Juste assez pour que tous se rappellent qu’ils avaient bien entendu « yes, I do » sortir de ma bouche. Malgré tout, ça m’a donné un break de moi-même et la force d’affronter une autre tempête qui chamboulait ma vie. Ma voix intérieure, qui me harcelait jour et nuit, s’est enfin tue quand j’ai décidé de la faire résonner pour de vrai. Appelez ça la crise de la trentaine si vous le voulez, comme si le chiffre 30 t’obligeait à te sortir la tête du sable, moi j’appelle ça une crise de vivre, parce que même les plus folles aventures devenaient ternes. Quand tu n’es pas à ta place, il y aura toujours ta petite voix pour te le rappeler.
J’avais peur. Je me souviens de l’avoir dit à une amie, qui m’a simplement répondu : « Crois en toi. » Hé ben, c’est exactement ça! Fais-toi confiance, parce que personne d’autre que toi ne peut décider ce qu’il y a de mieux pour toi.
Parfois, il faut prendre des risques, quitte à le faire les yeux fermés. Et tu sais quoi, les regards n’ont pas été si méchants, les vraies amies ont été là, et de toute façon, je me sentais tellement libérée d’une charge mentale que je ne voyais plus que le positif. Le seul vrai jugement qui prend du temps à guérir, ben c’est le tien. Dans mon cas, parce que je chamboulais ma vie, je gâchais mon set up de bonheur que j’avais moi-même construit peu de temps auparavant.
Faut croire que faute avouée est à demi pardonnée, parce que malgré tout, je l’avais fait, avec toutes mes anticipations, mes craintes, mais aussi avec mes rêves et mes espoirs. J’avais tellement peur que mon parachute ne s’ouvre jamais et de me ramasser en 1000 miettes. Tant pis, aussi bien voler en éclats d’un coup que continuer de m’effriter. Heureusement, si j’avais su ce qui m’attendait, je n’aurais pas été si craintive.
Ce jour-là, ce fut le début d’autre chose, pas d’une version améliorée, mais bien d’une version différente de moi-même, avec une nouvelle façon de voir la vie, plus légère et authentique.
Il est parfois impérial de se renouveler. Il te faudra peut-être du temps pour te convaincre de te « pitcher » toi aussi, mais ne t’en fais pas, tu finiras par avoir le courage. Tout fini par arriver à point à qui sait attendre…
Love xxx