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J’ai toujours été assez sédentaire : la lecture, l’écriture et la contemplation m’attiraient beaucoup plus que les ballons, la course… et l’effort en général. À part le badminton et, plus tard, le yoga, les activités physiques étaient pour moi totalement dénuées d’intérêt. Pourtant, il y a quelques années, en revenant du travail, je me suis inscrite au gym, comme ça, sur un coup de tête. Dans les semaines précédentes, j’avais fait la leçon à mon père parce que je voulais qu’il prenne mieux soin de lui. Je m’en étais voulu, parce qu’à la réflexion, mes comportements n’étaient guère meilleurs.
Je me suis inscrite au gym sur un coup de tête, donc, et j’ai adoré ça. J’aimais le bien-être que je ressentais après mes entraînements. J’aimais les p’tits pétillements dans mes jambes après un effort. Mon corps était une machine bien plus puissante que je ne le soupçonnais et j’aimais constater ses progrès quand je le faisais travailler correctement. Au début, je m’entraînais régulièrement. Quand tout le reste de ma vie a foutu le camp, j’ai redoublé d’efforts : le gym était l’un des seuls endroits où je me sentais bien et en contrôle de quelque chose. Je me suis blessée. On m’a suggéré de tout arrêter le temps que ça guérisse et depuis que j’ai la permission de recommencer, je n’ai jamais réussi à retrouver la motivation nécessaire pour me rendre au gym sans que ce soit une corvée, une case à cocher sur ma to do list.
Mon dernier entraînement en salle remonte au 15 mars 2020. Je suis entrée dans le gym, tendue comme une corde sur un arc. Mon entraîneuse, qui me connaît bien, m’a regardé en me demandant comment ça allait :
- J’me gère pas pantoute.
- Veux-tu, on va juste aller marcher dehors ?
Le gym a fermé ses portes quelques heures plus tard : c’était la pandémie.
Je me suis demandé ce que je ferais lorsque le gym rouvrirait : la vérité, c’est que je ne suis pas game. Sûrement que les mesures de prévention rendent l’expérience hyper sécuritaire, mais pour l’instant, c’est au-dessus de mes forces. Mon abonnement arrive à échéance bientôt et j’ai vaguement songé à le renouveler en me disant que la situation allait peut-être rapidement s’améliorer. Puis, je me suis amusée à calculer ce que cet abonnement a coûté dans les dernières années, alors que je paie sans vraiment en profiter. Ça représente :
- Une mise de fonds sur l’achat d’une propriété
- Deux voyages semi-luxueux en Écosse
- Quatre saxophones
Ma décision était prise : je ne renouvellerais pas mon abonnement au gym.
J’ai la ferme intention de continuer à garder mon corps en mouvement. J’ai déjà décidé qu’avec la première mensualité de pas-de-gym-à-payer, j’allais acheter une raquette de badminton toute neuve. Je vais aussi regarder la programmation des centres de yoga qui offrent des cours en ligne. Je vais marcher : j’adore marcher. Ça fait du bien à mon corps, mais aussi à ma tête. Je vais trouver des activités qui conviennent mieux à ce chapitre de ma vie et qui me donnent envie de sortir de ma sédentarité.
Tu remarqueras que je parle beaucoup de mouvement, mais très peu de poids. Ce fameux poids qu’on a tendance à ramener sur le tapis aussitôt qu’il est question d’entraînement et d’activité physique. Je n’en parle pas, parce que je m’en fous, et je t’invite à t’en foutre également. Faire la guerre à son corps n’a jamais été une solution viable, sauf si tu as envie de développer une relation malsaine avec ce corps que tu devrais plutôt honorer. On va se le dire, on n’est pas tout le temps doux.ce avec notre corps; pourtant, c’est le seul sur qui on pourra compter pendant les 80 quelques années de notre vie. Gardons-le en mouvement, mais jamais dans le seul et unique but de voir descendre les chiffres sur la balance.
Et toi, quelle activité physique te semble plus alléchante qu’un bain chaud et un bon livre?