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À toi le fantôme qui a su s’imposer

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Je n’aurais jamais cru bon de t’écrire ce genre de lettre un jour, mais je crois que c’est important de le faire, mais pas pour toi. Oh non, surtout pas pour toi, mais bien pour moi.

D’entrée de jeu, nous ne pouvons pas nous le cacher : toi et moi nous ne pouvons même pas considérer que nous nous connaissons. Nous ne le pouvons pas, mais d’un autre côté, si.

Malgré cet aspect important dans l’équation, je veux que tu saches que j’ai souffert à cause de toi.

Je sais très bien qu’il se pourrait que cette lettre ne tombe jamais sous tes yeux, mais si le contraire arrive, il se pourrait, même avec peu de mots, que tu te reconnaisses. Cependant, je souhaite que tu prennes en considération un seul truc : que tu la lises ou non, je m’en fous carrément. Ce détail m’importe peu en vrai.

Il m’importe peu, puisqu’aujourd’hui, je prends le temps d’user de ma plume pour te dire comment je me suis sentie face à toi, face au mal que tu m’as fait sans même t’en rendre compte.

Pour que tu puisses réellement comprendre l’ampleur, laisse-moi simplement te dire qu’il aura suffi d’une seule visite de toi au loin dans ma vie pour que l’espace d’un instant, plusieurs années de travail acharné réalisées sur moi disparaissent. Bref, depuis ce jour, ton fantôme me suit et tu as su t’imposer sans être là.

Je t’en veux, car c’est plus facile ainsi. Pourquoi passer par-dessus quand je peux, encore, te haïr un petit peu plus? Je te l’ai dit plus haut : nous ne nous connaissons pas et pourtant j’ai l’impression de tout connaitre de toi en même temps.

Le but de cette lettre est d’entamer le premier pas d’une démarche de pardon, car à travers cette publication, je veux que mes mots puissent m’aider à ne plus ressentir de maux lorsque je pense à toi. Je sais que seul le temps pourra me permettre d’accepter tout ce que j’ai (re)vécu en t’ayant dans mon atmosphère. Oh oui, je le sais!

Au fait… tu n’es pas la première personne à qui j’écris une lettre dans ma vie et à qui je fais une démarche de pardon. Du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours utilisé l’écriture pour évacuer mes émotions dont j’étais incapable d’extérioriser par la parole par manque d’audace. En fait, je pourrais avoir l’audace, mais bien souvent, il aura fallu que je noircisse des pages avant de pouvoir le faire réellement.

Ma toute première lettre remonte à mes 16 ans. Elle était adressée à un membre de ma famille. Je voulais lui faire réaliser tout ce que je ressentais face à ce qu’il m’avait fait et ce qu’il continuait de me faire vivre encore à cette époque.

16 ans, c’est très jeune pour comprendre l’essence même de ce type d’exercice. Celui de parler en « JE » afin que le message ne soit pas avec le « TU » remplit de reproches. J’ai compris à la dure que c’était difficile d’écrire ce petit mot de deux lettres, « JE ».

Avec les années, j’ai eu à répéter l’exercice 3 ou 4 fois au maximum. Tous mes premiers jets, je t’avouerais que j’utilisais allègrement le « TU », simplement pour évacuer le méchant (tu y es passé toi aussi). C’est lorsque je réécrivais la lettre au propre que je prenais le temps d’utiliser le « JE », car ainsi, je pouvais me centrer réellement sur mes émotions vécues et celles que je vivais au moment présent face à la situation.

Tout ce long texte pour te dire que je ne sais pas encore si le fait d’avoir écrit cette lettre me sera bénéfique, car seul le temps pourra me le confirmer.

Bon… malgré tout ce qu’il s’est passé, si j’avais une dernière chose à te dire en terminant, ce serait que je te souhaite de recevoir et de vivre de merveilleuses choses dans ta vie, car même si tu m’as blessé, tu as droit à tout cela toi aussi.

Amicalement, Marie.

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