On a souvent entendu que les mots blessent davantage que les poings.
Pour ma part, j’étais sceptique.
J’avais déjà mangé des coups dans ma vie et je me souviens que ça avait fait mal.
Puis, j’ai grandi et j’ai découvert le mensonge.
J’ai découvert les trahisons, le chantage, la culpabilité.
J’ai ressenti pour la première fois ce coup de couteau dans le dos.
Cette boule dans le ventre.
Ces nuits à tourner de gauche à droite, à ressasser les paroles qui grafignent la tête comme du papier sablé.
J’ai découvert le silence.
Pas celui dans lequel on se sent bien, apaisé, serein.
Le silence de mort, celui qui crie plus fort que n’importe qui, celui qui nous écrase.
Pourtant, ce ne sont que des mots. Ce ne sont que des silences.
Ils sont faciles à dire, mais tellement difficiles à faire.
J’ai compris que les gens se cachaient derrière leurs mots.
Ils ont parfois les meilleures intentions du monde.
Ils ne veulent pas te faire du mal, alors ils embellissent la vérité.
Ils ne veulent pas te faire du mal, alors ils te mentent.
Ils ne veulent pas te faire du mal, alors ils disparaissent.
J’ai compris avec le temps que ce ne sont pas les mots qui détruisent.
Ce sont les mots sans les actions.
Ce sont les promesses qu’on ne tient pas, aussi petites soient-elles.
Ce sont les pensées qu’on garde à l’intérieur.
« Vive la liberté d’expression! » C’est bien beau vouloir s’exprimer, mais après?
Si tu parles sans jamais rien faire, tes mots ne veulent rien dire.
Et c’est ça qui fait mal au fond.
Quand on s’accroche à des phrases vides de sens.
Tu as un masque, j’ai un masque, on a tous un masque.
On l’enlève parfois et c’est magnifique. Mais on le remet toujours quand ça compte le plus, non?
Quand il est temps de regarder la personne dans les yeux et de lui dire ce que l’on pense.
On met un masque protecteur, on pèse nos mots, on tourne la vérité pour rassurer.
Mais vous n’en avez pas assez d’être rassuré?
Parce que la liberté d’expression, moi, je la veux pour le meilleur et pour le pire.
Je veux les mots et les actions qui viennent de concert, ou rien du tout.
Alors oui, les mots font plus mal que les actions.
Mais les actions parlent plus fort que les mots.
Mots : 0
Action : 1
Source : Pixabay