Dans le cadre de mon stage en France, j’ai eu la chance d’accueillir l’équipe de Wapikoni Mobile le temps d’un week-end d’immersion dans la culture autochtone par le cinéma. Je dois avouer que je ne connaissais pas l’existence de cet organisme auparavant, tout comme, malgré mes études en histoire, je ne connais que très peu de choses sur l’histoire et la réalité des communautés autochtones au Québec et au Canada. Le sujet n’a malheureusement été qu’effleuré au cours de mon parcours universitaire. Et c’est là tout le problème auquel répondent les ateliers de sensibilisation de l’organisme.
Wapikoni Mobile a été cofondé par la réalisatrice Manon Barbeau en 2003, en hommage à l’une de ses collaboratrices, Wapikoni Awashish, qui est décédée à la suite d’une collision avec un camion forestier sur une des dangereuses routes de Wemotaci. Allant à la rencontre des communautés partout au Québec, au Canada et même à l’étranger, le Wapikoni Mobile, sous forme de studios ambulants, est doté de tout le matériel nécessaire pour offrir des ateliers de courts-métrages aux jeunes et moins jeunes intéressés.
Depuis la fondation de l’organisme, plus de 1 000 films et 750 pièces musicales ont été réalisés par 4 600 participants ayant eu la chance de s’initier ou de se former aux différentes étapes de la réalisation d’une œuvre. Des ateliers de perfectionnement sont également offerts avec différents partenaires, dont le Département de danse de l’UQAM, et permettent aux jeunes motivés d’approfondir leurs connaissances et de s’engager dans une pratique artistique.
Plus qu’un lieu de création, le Wapikoni Mobile agit aussi en tant que centre d’intervention dans la communauté en créant un lieu de rencontre sécuritaire pour les jeunes. Un intervenant jeunesse ainsi qu’un coordonnateur accompagnent les cinéastes-formateurs afin d’offrir une écoute active et de guider les jeunes vers les ressources nécessaires en cas de besoin. Le passage du Wapikoni Mobile représente donc un répit grâce à ses activités de formation valorisantes et à son aspect « maison des jeunes » qui favorise les échanges entre les membres de la communauté. L’organisme combat ainsi l’isolement chez les jeunes pouvant mener au décrochage scolaire, à la criminalité, à la consommation et même au suicide, tout en encourageant le développement de compétences artistiques, techniques et sociales.
Sa dernière mission, et non la moindre, est de diffuser et de promouvoir les œuvres réalisées auprès de la population allochtone par des projections et des ateliers de sensibilisation. En faisant rayonner la culture autochtone, Wapikoni contribue à sa vivacité et à sa reconnaissance, tout en en combattant les préjugés à l’égard des Premières Nations. L’organisme multiplie ainsi les occasions de partage amenant une meilleure compréhension des enjeux des communautés et un meilleur vivre ensemble.
Wapikoni mobile et ses productions ont reçu de nombreux prix et mentions à l’occasion de festivals de cinéma ainsi que plusieurs reconnaissances auprès d’organismes à travers le monde. Différents projets ont également été réalisés à l’étranger, notamment au Pérou, en Bolivie et en Syrie. Chapeau à tous ceux et celles qui contribuent au succès de l’organisme et aux participant.e.s!
Découvrez la riche médiathèque de courts-métrages et de pièces musicales produits dans le cadre du projet et apprenez-en davantage sur la diversité de la culture autochtone au Québec et au Canada sur wapikoni.ca.
Source photo de couverture : Unsplash