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Je fais partie de ces personnes qui ont une santé fragile. J’ai une maladie chronique depuis que j’ai 13 ans et apprendre à vivre avec la douleur, avec mon tempérament anxieux, n’a jamais été facile pour moi. J’ai quand même eu droit à 10 ans de repos avec le Crohn, ce qui est presque miraculeux selon mon médecin spécialiste. Depuis mes 20 ans, tout allait relativement bien.
Mais dernièrement, je me sentais moins bien. Mon corps me parlait. La douleur quotidienne était un des premiers signaux d’alarme qui m’a convaincu d’aller passer de nouveau des tests. Eh bien oui, j’ai bien fait d’écouter ma petite voix, car une nouvelle partie de mon intestin est atteinte. M. Crohn a décidé de se réactiver.
Le problème avec les maladies chroniques, c’est que même si on nous annonce des traitements prometteurs, ça peut être long avant que ça fasse effet. D’ici là, il faut apprendre à vivre avec la douleur physique dans notre quotidien et à être patient.
J’aimerais vous présenter aujourd’hui tous les trucs qui m’ont aidé à composer avec la douleur chronique dans les dernières semaines.
1. Différencier douleur et souffrance
Vous voulez savoir la différence entre la douleur et la souffrance ? Christophe André l’explique très bien ici :
« Il y a d’abord la douleur physique ou morale. Puis, la souffrance, qui est l’impact de la douleur sur la conscience… c’est ça la souffrance : la douleur qui prend tout la place et empêche le reste des sensations et des pensées de s’installer durablement. Toute l’énergie de notre esprit est absorbée et consommée par la douleur : plus rien d’autre n’existe. »
Quand on comprend la distinction entre les deux, on comprend qu’on a un pouvoir sur la manière d’interagir avec la douleur. On a le pouvoir de lui laisser toute la place ou non.
2. La méditation
En lien avec le point 1, la méditation est la meilleure façon de ne pas se laisser envahir consciemment par la douleur. Elle permet de reconnaître la douleur, mais en favorisant une distance avec celle-ci.
C’est peut-être cliché, mais ça m’aide vraiment à calmer mon esprit qui s’agite aussi fort que la douleur quand celle-ci est présente. J’utilise personnellement l’application Headspace. Cette application offre des séances de méditation centrée sur la douleur. Au total, 3 cours de 10 séances nommés « Gérer la douleur » sont offerts. Au travers de ces cours, on arrive à comprendre notre relation avec la douleur. Dès le début, on nous apprend à remarquer notre empressement à vouloir la supprimer. Cette attitude est tout à fait normale puisque personne n’aime souffrir. Par contre, le fait de vouloir supprimer la douleur n’aide en rien à la diminuer. Au contraire, cela crée une résistance au niveau du corps. La douleur semble alors s’amplifier. Plus on avance dans les séances, plus on arrive à observer la douleur sans jugement et cela aide à diminuer son intensité. Il est cependant bien conseillé de n’avoir aucune attente avant chaque séance. Il s’agit au contraire d’observer et d’ouvrir son esprit.
Je vous recommande également le livre Méditer à cœur ouvert de Frédéric Lenoir. En plus d’expliquer les bienfaits de la méditation d’une façon captivante, ce livre vous offre en bonus 10 méditations guidées que vous pourrez suivre en tout temps grâce à un code QR inscrit sur la dernière page.
3. L’acupuncture
Cela fait 3 ans que je vais voir mon acupuncteur, qu’une collègue de travail m’a recommandé lors d’une journée où j’étais plus que découragée par la douleur qui m’envahissait. Elle a réussi à me convaincre et maintenant, chaque fois que j’ai une douleur quelconque, un traitement d’acupuncture arrive parfaitement à apaiser les tensions et la douleur présentes dans mon corps. J’étais très sceptique, mais aujourd’hui je ne peux pas m’en passer.
4. Prendre du repos
Quand on a de la douleur, il est normal de prendre du repos. Ne vous permettez pas d’inclure la culpabilité avec ce besoin de récupérer, elle est nocive et ne vous aide en rien. Soyez doux et patients envers vous-mêmes.
5. Prendre son temps
Souvent, quand je vais mieux, mon premier réflexe est de m’éparpiller et de participer à toutes sortes d’activités. C’est souvent une erreur ! Prenez le temps de bien récupérer avant de vous lancer dans 10 000 projets. Je comprends l’excitation derrière le fait de se sentir mieux, mais ça m’a bien trop souvent rattrapée. Soyez à l’écoute de votre corps.
6. Exprimez-vous
La douleur a cette tendance à nous isoler du reste du monde. On se sent souvent loin des autres et incompris. C’est souvent parce qu’on n’a pas envie d’être un fardeau. C’est pourtant très nocif pour soi de se retirer autant. J’ai appris, dans les derniers mois, à nommer ma douleur à quelqu’un d’autre quand elle est là. Pensez à une personne qui vous est très chère. Ma meilleure amie et moi avons une règle importante: si l’une de nous souffre d’une quelconque façon, elle se doit d’en parler. Vous n’êtes pas obligés d’entrer dans de nombreuses explications. Cette stratégie me permet de sortir de mon isolement et j’ai souvent droit à des mots réconfortants. Il s’agit de ne rien laisser en dedans, car il est normal d’être envahis par plusieurs émotions telles que la colère et l’injustice quand nous avons mal.
Écrire est une autre façon pour moi de m’aider à tolérer la douleur. Sur la première page de mon cahier, il est inscrit : « écrire, c’est ranger le bordel qu’on a dans la tête ».
Vous pouvez aussi aller dans un coin isolé, préférablement en nature, et CRIEZ ! Sortez le méchant, la rage qui vous envahit.
Source: Pixabay