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La société humaine a ralenti depuis le début de l’année, en Chine. S’en est suivi la société européenne, puis la nôtre en Amérique du Nord. Peu à peu, tout le globe a goûté à cette médecine : les humains ont dû ralentir leur cadence à cause de la pandémie qui les a ébranlés et qui modifie encore grandement leur quotidien en regard de ce qu’il était avant. Toutefois, nous parlons d’une société humainechamboulée. Qu’en est-il des règnes animal et végétal? Plusieurs ont remarqué que l’arrêt de l’industrialisation pendant quelques semaines, voire quelques mois selon le secteur, a eu comme conséquence de nettoyer quelque peu ciel et cours d’eau. Cela a permis à certains animaux de reprendre du territoire, notamment en visitant les villes désertes ou en bâtissant leur nid ou leur ruche à des endroits où ils n’allaient pas habituellement à cause de l’activité humaine.
Dans cet article, je vous partagerai mes réflexions sur ce que nous devons retenir de bon de la crise actuelle, des constats que nous devrions tirer en tant que société responsable et mes craintes. Comme Fabrice Vil, entrepreneur social, le mentionne : « Je me souviendrai. »
Un clin d’œil de dame nature
Lorsque nous avons un projet collectif et que les gouvernements de TOUS les pays se mobilisent autour d’un objectif commun, nous pouvons changer le cours des choses : nous venons d’en avoir la preuve. Le combat contre la COVID saura-t-il nous apprendre qu’il est possible de se rallier à une même cause quand il est minuit moins une? Je fais ici référence à la dernière critique environnementale que j’ai faite dans l’article Notre planète brûle, agissons! Seul l’avenir nous le dira. J’ose penser que ce clin d’œil d’espoir que nous a fait la nature en ce début 2020, alors que nous devions nous confiner pour comprendre ce virus et nous en protéger, sera remarqué. J’espère que nous prendrons cette perche tendue par l’environnement lui-même pour qu’il reprenne sa vitalité et sa place au cœur de cette société humaine où le moindre des coups de vent dans son infrastructure de marathoniens chavire. La Terre nous supplie de lui donner un nouveau souffle, de changer nos habitudes de capitalistes contemporains. C’est ce que nous avons dû faire indirectement cet hiver et ce printemps, non seulement pour elle, mais aussi pour notre survie. N’est-ce pas un signe que, pour survivre à court comme à long terme sur notre planète, nous ne devons plus seulement nous accrocher sans but à la surconsommation, mais aussi au respect de ce qui nous entoure, notamment de nos semblables?
L’environnement nous remercie de notre diminution de pollutions : les GES diminuent.
Quelques semaines après l’arrêt des premiers géants industriels, telles la Chine et l’Italie, l’European Space Agency a enregistré une quantité 25% plus petite de dioxyde d’azote, c’est-à-dire un gaz émis principalement par les véhicules et les usines. En Chine, le Center for Research on Energy and Clean Air calcule que 36 % de charbon en moins a été consommé depuis le début de l’année par rapport à la consommation à pareil date en 2019. Il serait difficile de croire à un hasard entre la diminution de la pollution entre février et mars sans penser à la situation mondiale que nous avons vécue. Il serait difficile de croire à un hasard entre la diminution de la pollution entre février et mars et la situation mondiale que nous avons vécue. Vous me direz que ce ne sont que des chiffres. Cependant, nous avons aussi été témoins de levers de soleil fantastiques dans de grandes villes comme Calgary, en Alberta; ce genre de phénomène n’y est pas habituellement visible.Nous avons pu rencontrer des animaux sauvages hors des forêts comme un âne dans un stationnement de banque à Prayage en Inde, des sangliers au centre-ville d’Ajaccio en Corse, une balade de daims dans les rues de Londres en Angleterre et deux cerfs traversant une rue à Boissy Saint-Léger en France et ce n’est que quelques exemples[1].Le monde marin aussi a connu des bénéfices de cet arrêt forcé. Il a été remarqué que plus de dauphins qu’à l’habitude se montraient le bout du nez. De plus, des bélugas, animaux en voie d’extinction à cause de la pollution sonore des voyages maritimes, semblent recommencer à se promener avec leurs veaux dans les milieux marins. Si rien de durable n’est instauré dans la société, ces exemples ne seront que des changements éphémères… D’après Serge Morand, écologiste de la santé et chercheur, « [ce] phénomène est indissociable de plusieurs actions humaines qui ont pour conséquence de détériorer la faune et la flore. La perte de la biodiversité avec la disparition de forêts, l’élevage intensif, la chasse aux animaux sauvages sont parmi les éléments accélérateurs de la crise écologique et, partant, de la crise sanitaire. » N’est-ce pas?
En ce déconfinement progressif, il faut penser, oui, à la sécurité de tout un chacun contre la COVID, mais pourquoi ne pas aussi penser à la sécurité et à l’avenir de notre planète et de ses habitants de la nature? Une pierre, deux coups. Il est presque minuit moins une et cette crise sanitaire a évidemment pris toute la place dans les médias. Cependant, il ne faudrait pas oublier une autre cause intimement liée à notre survie, à celle de nos enfants et à celle des règnes animal et végétal, nos colocataires souvent oubliés et malmenés à nos dépens: l’environnement.
Tous pour un, un pour tous ?
Est-ce qu’un phénomène comme le changement climatique, maintenant qu’on sait un peu mieux comment le ralentir, sera une cause assez concrète pour garder le cap sur ce changement en cours dans notre société? Deux mois d’arrêt de l’industrie propre à la mondialisation ont déjà permis à des dauphins de revenir dans certaines mers à l’eau déjà plus limpide et à certains oiseaux de se promener plus librement dans un ciel exempt de smog. N’est-ce pas une preuve que des changements d’un mode de vie planétaire sont à souhaiter à court et à long terme pour la qualité de vie des êtres vivants d’aujourd’hui et de demain?
Ma pire crainte est que nous passions à côté d’un message important. Oui, la lutte contre la pandémie est importante, mais ce drame collectif ne doit pas rester vain. Il faut apprendre à vivre autrement afin d’offrir à nos aînés une fin de vie digne au lieu de les traiter comme des bibelots démodés au fond de leur chambre. Il faut aussi penser à nos enfants. Il faut préparer le terrain d’une future société bâtie selon le respect de tout un chacun, y compris de mère Nature.
Selon moi, revenir complètement comme avant, les yeux fermés sur ce qui ne va pas et la tête dans le sable, n’est pas possible, je dirais même, n’est pas souhaitable. Il faut bâtir un nouveau maintenant. Mais comment?
Pistes de solution
Il faudra cohabiter avec la COVID encore un temps. Pourquoi ne pas utiliser cette cause commune comme tremplin pour aider une autre cause en structurant notre économie sur l’autosuffisance: les achats locaux, entre autres, afin de minimiser les transports entre les pays; un changement de cap des énergies fossiles vers les énergies renouvelables telle l’électricité pour permettre à l’industrie du pétrole et du charbon de s’essouffler lentement et pour permettre des voyages plus écoresponsables; partager notre temps entre télétravail et travail dansun lieu donné quand c’est absolument nécessaire pour éviter les bouchons de circulation et permettre une vie où les gens se poseront la question : « Qu’ai-je besoin aujourd’hui? Dois-je vraiment sortir? » Ce nouveau mode de vie permettra aux gens de responsabiliser leurs gestes à long terme. Pour ça, pour garder le cap et la motivation, il faudra que les gouvernements se serrent les coudes et continuent de nous donner des directives claires pour bâtir la société de demain.
[1]Référence : JDQ : https://www.journaldequebec.com/2020/04/19/en-images-voyez-des-animaux-se-promener-librement-dans-les-villes-durant-le-confinement
Source: Burst