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Le marché de l’immobilier n’a jamais été aussi effervescent qu’actuellement. Les prix des propriétés grimpent et grimpent sans cesse, presque au-dessus des valeurs municipales et presque au-delà des nuages, comme s’il n’y avait plus aucune limite !
C’est le bon moment pour vendre, va-t-on dire, par contre, on joue plus au troc qu’autre chose. Pour changer d’air et de paysage, pour certainement de très bonnes raisons et des révélations poussées par la pandémie. Mais dans ce cas-là, si on est vendeur, on est immanquablement acheteur, et ça devient un peu de l’auto-sabotage. Non ?
Il y a aussi la mode des flips qui est en vogue, tels des épisodes de Décor ta vie sur le stéroïde, propulsés par l’appât du gain qui est sans aucun doute intéressant. Toutefois, ces transformations luxueuses et superflues contribuent aussi à l’augmentation de la valeur des maisons qui coûtent alors plus chers; plus rapidement que si elles avaient été habitées conventionnellement.
Quand on est en quête de son tout premier foyer ; le moindre qu’on puisse dire est que c’est un peu décourageant de tomber sur des frais faramineux, voire pharaoniques quand on parle des coûts des matériaux de construction. À se demander finalement si rêver d’être propriétaire est un peu pelleter des nuages.
Rattrapés par la réalité, on s’endette de plus en plus pour atteindre ce but commun ; afin de cocher la case sur nos respectives to do list de la vie. Tandis que d’autres, comme moi, regardent cette case vide en se demandant ce qui serait le mieux entre un 649 ou un Gagnant à vie pour y arriver.
Évidemment, ceux qui ont la bosse de l’économie vont dire que c’est facile de se faire un budget pour y arriver. Ou encore qu’on est chanceux au Québec, car on est loin des épouvantables coûts de logement à Vancouver, à Los Angeles ou à Hong Kong. Oui, c’est vrai.
Mais, au-delà de ça, où se place réellement notre besoin essentiel de se loger dans nos valeurs ? Quel est le prix maximum acceptable que l’on peut tolérer pour un accès décent à la propriété ? À quel point les géants investisseurs, avides de profits démesurés, se donnent-ils le droit de piétiner l’espoir des fourmis ouvrières ?
En gros, malgré la loi de l’offre et de la demande qui règne sur le marché de 2021, on assiste peut-être à un petit peu d’exagération. Juste un peu.
**tousse* *tousse*
Se serait-on peut-être, tout compte fait, un peu trop égaré vers le rêve américain? Il est peut-être temps de laisser tomber nos ambitions solitaires de côté et de vivre un peu plus tissés serrés comme à l’Européenne: dans des maisons bigénérationnelles ou multigénérationnelles avec la familia . L’idée n’est pas folle de se rapprocher, de limiter les coûts et de redéfinir ce qu’est un chez-soi ou simplement de recentrer le style de vie québécois.
J’espère encore vraiment un jour avoir le luxe de me payer une maison, et que les prix vont descendre des nuages pour s’ajuster au coût de la vie réelle de monsieur-madame tout le monde. J’ai ce rêve utopique que les gens s’entraident davantage avant de ne songer qu’à faire du profit sur le dos d’autrui. Un rêve certainement en couleurs néons style Light-Bright mais je ne perds pas espoir !
D’ici là, j’ai finalement décidé de m’acheter une Poule aux œufs d’or. Je crois que c’est un bon choix. Une chance de plus de fantasmer sur sa mise de fonds.
Par Anne Lachance
Révisé par Amélie Carrier