Grande nostalgique que je suis, ce n’est pas une surprise pour personne. Si je pouvais retourner à un endroit, ce serait le passé. Même si j’ai terminé le secondaire il y a peu de temps, cette période me manque énormément. En fait, ce qui m’manques le plus, ce ne sont pas les quatre murs gris de ma classe, ni la nourriture de la cafétéria ni encore (et surtout pas) le test BipBip en éduc. C’est plutôt les amitiés. La naïveté qu’on avait à s’émerveiller d’un rien, les soirées à me brûler les pouces pour texter le gars sur qui j’trippais, les partys du vendredi prévus des semaines à l’avance et les hangovers pas trop troublants. C’est tout ça en même temps!
J’veux retourner au secondaire.
J’ai l’goût de rire fort au téléphone avec ma meilleure amie, mais pas trop, parce que ma mère dort dans la pièce à côté. J’ai envie d’angoisser toute la semaine parce que samedi j’ai un party et j’espère qu’il ne sera pas annulé. J’veux retourner au secondaire. J’veux arriver dans mon cours 5 minutes en retard, en pensant que c’est ça, défier l’autorité. J’veux dépenser ma paye le jeudi soir à Place Laurier. J’veux changer de couloir pour pouvoir croiser mon crush et devenir rouge quand on arrive vis-à-vis.
J’aimerais ça reculer les aiguilles de ma montre. Juste un peu, pas longtemps.
Juste assez pour goûter la vodka aux framboises sur mes lèvres, sentir mon parfum Ed Hardy une dernière fois, pleurer un peu en écoutant des chansons que j’ai préalablement choisies POUR pleurer. Mais surtout, pour rire. Rire, en sachant que mon plus gros problème, c’est d’avouer à ma mère que j’ai perdu son plat Tupperware, rire en faisant un oral dans mon cours, parce que mes meilleurs amis sont assis à la première rangée. Impossible que les profs n’aient pas été un peu crampés eux-aussi.
J’veux retourner au secondaire.
J’préférerais que ma mère me téléphone pour me demander si je soupe à la maison, plutôt que pour faire mes comptes. Si je pouvais retourner au secondaire, je m’imprègnerais de chaque moment dans ma tête, j’goûterais chaque mélange d’alcool douteux avec intensité, j’aimerais mes ami.es encore plus et je serais toute aussi dramatique, sinon plus.
Grande nostalgique que je suis, si je pouvais déménager dans le passé, j’y déferais mes boîtes de cartons et j’y signerais un bail pour toujours.
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