Qui n’a jamais eu la pénible sensation de perdre son temps sur les réseaux sociaux? Facebook ou l’espace consacré du narcissisme, Twitter ou l’art de ne rien dire en 140 tentatives, Instagram ou les 360 degrés du selfie. Les images qui défilent devant notre œil bien ancré dans la passivité, la photo mille fois reprise du sourire de celle/celui que tu stalkes, les myriades de pensées insensées et impensées qui s’accumulent dans cette grande encyclopédie de la bêtise. Toi et moi, inévitablement, on est coupables de tout ça. Coupables d’avoir un monde déjà pas trop chic, qui donne pas vraiment envie de lancer des feux d’artifices après les news du matin, MAIS, EN PLUS, EN PLUS, de rendre l’autre monde, celui tout virtuel de nos écrans, pas bien bien mieux que l’autre.
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Bon, ben… On fait quoi alors? On déménage bien creux dans la forêt, on s’arroge une petite terre où on se cultivera des petites carottes, deux ou trois poèmes chantant le paradis perdu de l’homme primitif, l’homme essentiel, l’homme au plus près du Cosmos? On supprime cellulaire, réseaux sociaux, télévision, radio et on se fait un commando pour faire sauter les locaux de Google, Facebook pis toute? Les nostalgies de la forêt, de l’écriture à la plume, des films en noir et blanc appellent. Ça crie fort par les temps qui courent.
Mais le monde continue à tourner, que tu le veuilles ou non!
Et au pessimisme dont toi et moi on est coupables, certains ont riposté parce qu’ils ont compris ça, compris que ça allait tourner sans que ça demande notre avis. Un gars dangereux est venu dans un de mes séminaires de littérature, à un moment donné. Il parlait de sabotage, de pervertissement, de transmutation, de « gâchisation » … ARTISTIQUE! Il s’appelle Jean-Yves Fréchette! Il paraît que Marc Zuckerberg a mis sa tête à prix. Il disait de remplacer le fatras de niaiseries de Facebook par de la poésie, d’arrimer du texte aux photos, de réseauter l’art, de construire un musée sur Instagram, de faire de la twittérature et de redécouvrir la poésie contraignante (140 caractères max!), de faire des réseaux de sociaux un endroit de méditation, de lenteur, de création.
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Toi aussi, t’en as vu du monde qui s’y sont mis, qui ont décidé de construire un monde virtuel meilleur. Au lieu de montrer leur plus pathétique sourire de voyage, ils ont tenté de te faire voir leur côté créatif et rebelle, d’être plus hygiénique sur les réseaux, d’attenter à la médiocrité ambiante. Ils ont décidé de prendre ça au sérieux, de rendre ta page Facebook aussi précieuse qu’un livre avec une belle page couverture, de faire d’Instagram une exposition permanente. Ils ont vu dans tout ça un formidable espace d’expression, un moyen d’atteindre les gens et de propager leur rêve de beauté. Toi, t’en feras-tu partie de cette belle gang-là?
Hommage à tous ceux qui subvertissent les réseaux sociaux!
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