Samedi soir. Je n’arrive pas à fermer les yeux. Pas parce que je suis en train de festoyer telle la jeunesse de 25 ans que je suis devrait le faire. Ben non. Je n’arrive pas à dormir parce que je viens tout juste de commencer un nouveau travail et que je suis stressée à plus finir.
Et pourquoi est-ce que je suis aussi stressée? Est-ce que c’est à cause de l’événement à préparer pour mardi et du nombre faramineux de choses que j’ai à faire d’ici là? Non. Pas particulièrement. J’y arriverai si je mets les efforts qu’il faut. Ça, je le sais.
Non. Je croule simplement sous la pression. Celle que je m’inflige. Cette pression qui me demande de tout savoir, de tout exécuter à la perfection. Ça ne fait pas un mois que je suis dans la place et je dois être parfaite; ne pas me tromper ou gaffer sur quoi que ce soit. Je ne me donne pas droit à l’erreur.
Pourquoi?
Parce que je veux impressionner, me faire un nom. Je veux démontrer que je veux absolument réussir; que je peux réussir; que je suis douée à au moins une chose : travailler.
Je me suis mis cette idée dans la tête depuis mes tout premiers emplois. Je me suis dit : « Moi, je serai une femme de carrière ». Mais à quel prix?
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On s’inflige des pressions inhumaines qui nous enlèvent le sommeil, la santé, la patience et parfois le bonheur, et ce, au nom d’une quête inachevable : la perfection.
Moi la pression que je m’inflige, c’est ma carrière. « Et si je me suis trompée? Si je ne savais pas ce que je faisais? Que je ne suis pas de taille? Si je ne suis tout simplement pas assez douée? » D’autres pourraient subir la pression d’un corps de rêve, d’un Bikini Body inatteignable. D’autres s’infligeront des pressions financières. Et d’autres ne réaliseront jamais à quel point ils/elles sont aimé•e•s et tenteront toujours de plaire plus et plus encore.
Au bout du compte, toutes ces personnes se briseront sous la pression. C’est notre façon de nous autodétruire et on change rarement nos façons de faire.
Tôt ou tard, il faudra apprendre que parfois les choses de la vie prennent du temps; que l’on ne peut pas se presser à obtenir quelque chose qui n’est pas, par son essence même, immédiat. Il faut aussi accepter que, des fois, ça ne fonctionne tout simplement pas. Qu’on ne peut pas se blâmer de tous les torts, que l’on doit seulement faire de notre mieux! Qu’on est humain! Il faut apprendre à relâcher la pression. Ouvrir les valves et ouvrir les yeux sur qui on est et ce qu’on est.
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