Source
Chaque fois que je rencontre des gens qui ne te connaissent pas, je parle de toi sans arrêt. Quand je vais chez la coiffeuse, je déballe mon sac le plus possible, parce que je n’ai jamais le droit de parler de toi. De parler de nous. Elle va garder notre secret, parce qu’elle a aucune idée tu es qui. C’est sûrement le faux nom que je te donne qui la met sur une fausse piste. Je me dis qu’elle va garder notre secret, ou bien elle va répandre la bonne nouvelle, mais au moins, elle va nous faire exister un moment dans un monde où « nous deux », ça n’existe pas vraiment.
Je vais parler de toi sous un autre nom par paranoïa ou par habitude. J’ai tellement intégré dans ma tête que toi et moi ça ne se pouvait pas à l’extérieur de ma chambre que j’en oublie ton nom. Je déteste la manie que tu as de regarder autour avant de prendre ma main.
Je vais révéler nos histoires jamais racontées à mes amies quand tu vas en avoir eu assez. Je vais leur dire comment tu m’as aimé même si c’était un secret, même si elles ne vont pas me croire. Je vais m’imaginer que même si tu devais te cacher pour me dire bonne nuit, tu prenais le risque de te faire démasquer juste pour moi. Je vais croire que dans une autre vie, ç’aurait pu être plus. Je vais m’inventer sur toutes les photos que tu post sur Instagram.
Peut-être que je vais m’échapper après deux, trois verres de vin. Que je vais enfin pouvoir raconter nos complicités à d’autres. Que je vais dire ton vrai nom trop fort et qu’on va te reconnaître. J’ai envie de gâcher tes plans de gars-qui-veut-rien-de-sérieux en te demandant c’est quand qu’on va être plus.
Peut-être que je vais tout gâcher, ce serait sûrement mieux pour moi. Ou je vais pouvoir parler de toi à ma famille.
Peut-être qu’il y existe un monde quelque part où on a une chance de vieillir ensemble ?