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L’auteure Nelly Arcan, figure tragique de la littérature québécoise, décédée en 2006, est reconnue pour ses deux œuvres majeures Putain (2001) et Folle (2004). Écrivaine d’œuvres autofictionnelles, en plein paradoxe entre figures d’auteure et de personnalité publique, Arcan écrit sur des sujets tabous dans un style fleuve, qui rappelle le courant de la pensée. Malheureusement trop souvent jugée en fonction de ses apparitions publiques et de son passé de travailleuse du sexe, l’auteure est enfin entendue et respectée pour sa prose dans la pièce de théâtre La fureur de ce que je pense, présentée dans le cadre du Carrefour international de théâtre de la ville de Québec. Voici donc 5 bonnes raisons d’aller assister à la pièce!
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L’œuvre
J’ai lu Nelly Arcan un peu jeune, à la sortie de son roman Putain, en 2001. L’œuvre m’étais alors apparue très chargée, et les thèmes qu’elle touchait, particulièrement imposants pour mon âge. Quelques années plus tard, Putain n’a pas pris une ride, les femmes sont encore « objectifiées », leurs corps jugés, chirurgie ou pas… Et la femme qui veut se fondre dans le moule de ce que la société lui propose est vue comme une idiote. Arcan voulait une sœur, une amie pour qui les sentiments de comparaison et de compétition n’existeraient pas, une sororité de jeunes filles; elle aura planté une graine dans la tête de nombreuses féministes de mon âge.
Les thèmes
Sa prose sans filtre proposait des thèmes qui touchaient de très près la réalité du corps féminin. L’obsession de l’image, une féminité soumise aux standards, l’hypersexualisation, la peur de vieillir – des sujets qu’elle abordait de front, et avec une grande sincérité.
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La pièce
Lors de sa résidence à l’Espace Go, en 2013, la comédienne Sophie Cadieux voulait travailler les textes de Nelly Arcan. « Quand je tente de placer des mots sur le fait d’être une femme aujourd’hui, ce sont souvent et tout naturellement ceux de Nelly Arcan qui me reviennent. C’est une auteure de ma génération qui a osé mettre le doigt sur une foule de sujets tabous.1», confiait-elle au Devoir la même année. En faisant appel à la metteure en scène Marie Brassard, elles ont créé des chambres à thèmes, inspirées des textes parus dans Putain et Folle, mais aussi dans Burqa de chair, recueil paru en 2011.
Les sept partitions explorent chacune un thème : Le chant perdu (errance, solitude), Le chant des mirages (illusions, corps), Le chant occulte (destinée, confusion des genres), Le chant de l’éther (étoiles, nature), Le chant du sang (sang, descendance), Le chant de l’ombre (mort, pouvoir d’attraction) et Le chant des serpents (foi, folie).2
L’équipe
Avec la nouvelle mouture de cette année, quelques comédiennes sont de retour alors que d’autres ont été remplacées. En tout, six comédiennes et une danseuse se partageront les planches. Il s’agit de Christine Beaulieu, Sophie Cadieux, Larissa Corriveau, Evelyne de la Chenelière, Johanne Haberlin, Julie Le Breton et Anne Thériault. Daniel Canty assurera une collaboration à l’adaptation et à la dramaturgie.
L’éphémérité
Quatre ans plus tard, la nouvelle mouture de la pièce arrivera enfin à Québec, au Grand Théâtre, le soir du 31 mai 2017. C’est pour un soir seulement!
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Crédit photo de couverture : Dessin de Kaël Marcader
Références 1 / 2
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