L’autre jour j’étais chez mes parents et je demande à ma mère s’il lui reste du ketchup, car je ne le trouve pas dans le frigo. Elle me répond qu’il est dans le garde-manger. Hein? Quessé ça fait là? Puis ç’a été au tour de la moutarde. On avait plusieurs habitudes de cuisine différentes et ça m’a intriguée de creuser un peu plus. Puis je me suis souvenue d’une « histoire de jambon » dans laquelle plusieurs générations de mères coupaient les extrémités de leur jambon avant de le mettre au four, sans savoir pourquoi elles avaient cette habitude. En remontant à la source, on apprenait que c’était l’arrière-arrière-grand-mère qui devait couper son jambon parce que son four n’était pas assez grand! Comme quoi on a parfois des réflexes en cuisine et autour de la table qui sortent un peu de nulle part et qu’on ne s’explique pas. Souvent c’est par imitation, parce qu’on a vu nos parents agir ainsi, qu’on reproduit des gestes et qu’on en fait des habitudes. Je me suis amusée à repérer ces petites manies autour de moi.
J’ai remarqué que mon paternel m’a transmis sa façon de couper une orange, non pas en l’épluchant mais en la coupant en deux, puis en retirant une partie de la pelure avec un couteau. En reproduisant cette technique, je repense souvent aux matins de ma jeunesse quand mon papa nous servait nos oranges de cette manière et ça m’attendrit instantanément.
Ce n’est pas le cas chez moi mais dans ma belle-famille et au chalet d’une amie, j’ai constaté que les petites cuillères sont disposées dans une tasse entreposée dans l’armoire. J’avoue que c’est plus pratique quand on sert le café ou le dessert et qu’on veut offrir des ustensiles à nos invité.e.s. Il s’agit probablement d’une vieille habitude de grand-mère qui s’est transmise.
Mon amoureux a une drôle d’habitude qu’il confirme avoir reproduite inconsciemment de son grand-père : il squeeze le pain avant de refermer le sac avec l’attache à pain. Il presse la pauvre miche contre lui pour enlever l’air avant de lui donner une bonne twist. Cela permet également de réduire l’espace occupé par le pain, ce qui est essentiel, évidemment… selon lui.
Qui mange des tomates au p’tit déj? Qui?! Pas moi en tout cas, mais j’en vois souvent dans les assiettes quand je vais déjeuner au resto. Plusieurs personnes remplacent les fruits par des tranches de tomates. Je dois avouer que ça me laisse perplexe.
Il y a l’éternel débat à propos des pâtes servies avec de la sauce : met-on la sauce sur les pâtes ou les pâtes dans la sauce? Au goût, je préfère la seconde option mais mon réflexe est toujours la première option. Pas toujours facile de se défaire de nos vieilles habitudes.
Ma mère mange ses cœurs de pommes. Depuis toujours. J’ai bien essayé de l’imiter, histoire de ne pas gaspiller ou d’être prise avec un vieux trognon de pomme dans la main sans savoir où m’en débarrasser. Mais je n’y arrive pas, ça ne passe pas au niveau psychologique. Pas que j’ai peur du cyanure contenu dans les pépins (c’est une infime quantité, anyway et pas dangereux) mais j’ai un blocage dans ma tête. Mon chum, pour sa part, a adopté l’habitude dès la première fois qu’il a vu ma mère manger son cœur de pomme au lieu de le jeter. On n’a pas tous les mêmes barrières psychologiques, faut croire!
Je serais curieuse de connaître les habitudes des autres pays, si on a le même genre de manies en cuisine ou si c’est complètement différent. Et toi, c’est quoi les tiennes?
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