Vous rappelez-vous, il y a quelques années, quand on écrivait les noms de nos kicks sur les grandes tables de la cafétéria de la polyvalente? Quand on écoutait American Idiot dans nos chambres et qu’on faisait sacrer nos parents parce que la musique était trop forte? Et les multiples posters de Chad Michael Murray qui ornaient les murs de ces refuges qu’étaient les nôtres? Ensemble, nous avons appris à nous exprimer, à interagir avec les autres. On a forgé les bases mêmes de nos personnalités. Et puis, un jour est arrivé : le jour de la graduation. Nous avons pris des photos, écrit des beaux mots dans nos albums des finissants et nous sommes parties faire nos vies chacune de nos côtés. Sachant très bien que peu importe ce qui nous arriverait, on serait toujours là si l’une d’entre nous avait besoin d’aide. Nous avons connu les voyages, l’amour, les peines, des partys de DEC en théâtre ou bien des dates louches avec des gars qui étudient en théologie.
Et puis, nous sommes revenues à la maison. Avec des diplômes, certaines des conjoints, d’autres non. Et on s’est retrouvées d’une nouvelle façon. Nous n’avions plus peur du regard des autres. Nous n’avions plus besoin de l’approbation de nos parents pour nous voir. Nous avons continué ou tout c’était arrêté presque six ans auparavant.
Les femmes que nous sommes devenues ont refait connaissance d’une nouvelle façon, car nous ne sommes plus les mêmes. Par contre, je réalise en étant de nouveau avec vous, que pendant des années, je n’ai pas été 100 % authentique dans mes relations. Il manquait toujours cette complicité, ce sentiment de respect total.
Un jour, j’ai lu que la famille devient des amis et qu’un jour les amis deviennent la famille. C’est un peu le sentiment que j’éprouve lorsque je suis auprès de vous. La certitude d’être au bon endroit au bon moment (ce sentiment qui est si rare dans ma vie). Parce qu’il n’y a rien de plus beau et de voir E. et T. grandir. Les voir évoluer est un immense privilège. Et comme je vous le répète souvent, je vais protéger ces enfants comme s’ils étaient les miens. Car c’est ce que la famille fait.
Pourquoi je vous dis ça? Parce que je prends conscience de l’importance que vous avez dans ma vie. Que vous faites un peu partie de ma famille, même si le sang ne nous unit pas. Et que je me sens plus proche de vous que bien des gens avec qui je partage la même génétique. Parce que même si je suis l’éternelle célibataire qui a peur des hommes, eh bien, ce rôle ne m’angoisse plus autant. Parce que le rire d’E. quand elle me voit et que je l’aide à apprendre à marcher et bien ça réchauffe mon cœur de glace.
Prenons le temps de nous le dire à quel point on s’aime et comment les autres sont importants!