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Quand le cynisme nous étouffe

L’été passé, lors d’un chaud samedi après-midi, j’accompagnais ma députée dans une tournée de porte-à-porte dans ma circonscription. Au milieu de l’opération, un homme dans la quarantaine est venu nous ouvrir sa porte en bedaine. Rapidement, lorsqu’il a su que nous venions l’entretenir de politique, il s’est aussitôt fermé et nous a dit : « Les politiciens, c’est toute du pareil au même : tous des crosseurs, tous des pourris. Il nous faudrait un Donald Trump! » Ce discours-là, sans toutefois que le controversé président des États-Unis y soit systématiquement mentionné, ce n’est pas la première fois que je l’entends. Je constate que les gens ressentent de la fatigue, de l’impuissance et parfois même du dégoût envers la classe politique. Plusieurs sont même fiers de me dire qu’ils ne s’informent pas et qu’ils ne vont pas voter. Bref, j’ai pu constater que le lien de confiance entre une bonne partie de la population et les politiciens, de même que de nos institutions démocratiques, est brisé.

Il est certain que les médias, qui agissent comme courroie de transmission de l’information auprès de la population, ont un rôle à jouer dans ce désintérêt pour la chose politique. En effet, les nouvelles courtes et sensationnalistes sont mises de l’avant au détriment des débats de fond, surtout avec l’usage croissant des réseaux sociaux. Par conséquent, c’est souvent le côté le moins constructif de la politique qui parvient à atteindre une personne plus ou moins politisée. Par exemple, la période de questions, où l’opposition confronte le gouvernement, est souvent reprise par les médias. Cela donne l’impression que les différents partis sont toujours dans l’affrontement, dans la partisanerie et dans les débats stériles, alors que dans les faits, la plupart des projets de lois sont adoptés à l’unanimité par les élus. Il y a une collégialité entre politiciens d’allégeances différentes qui est pour la plupart méconnue.

Les médias ne sont certainement pas à eux seuls responsables du cynisme ambiant. Les récents scandales de corruption, qui concernent une minorité des élus, ont malheureusement éclaboussé la classe politique entière. Au-delà du manque d’éthique et de la malhonnêteté de certains, je crois qu’une partie des politiciens est déconnectée des citoyens. Cela se reflète particulièrement dans le peu de grands projets collectifs qu’il y a eus au cours des dernières années. Diriger d’abord et avant tout pour les intérêts de la société en général nourrit la confiance que nous avons en notre pouvoir collectif. La population se sent ainsi plus incluse et écoutée par les politiciens.

Je pense qu’un geste important à faire serait d’abord d’instaurer le scrutin proportionnel mixte, afin de refléter de manière plus juste à l’Assemblée nationale la pluralité des partis et des opinions que nous avons au Québec. De voir que notre vote compte davantage susciterait l’intérêt d’un plus grand nombre de personnes pour la politique. Suivre de plus près l’actualité permet ainsi d’avoir davantage accès aux débats de fond et aux détails par rapport au contexte dans lequel s’inscrivent les divers enjeux, tout en ayant une idée plus juste des partis et des élus. De là, pour faire face de manière adéquate aux défis, nous serons plus à même de voter pour l’option qui nous semble la plus appropriée et en phase avec nos valeurs.

En somme, il ne faut pas laisser le cynisme nous décourager. Il y a présentement, à l’Assemblée nationale et dans les différentes candidatures, des gens compétents et travaillants qui ont à cœur les intérêts du Québec. Mieux vaut voter pour ce type de personne que de laisser les autres choisir à notre place et se retrouver avec un Donald Trump…

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