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Ce que l’école aurait dû nous apprendre – Par Noémie Rousseau

Moi, au secondaire, j’étais poche en math. J’étais même plus que poche, j’étais horrible. Je comprenais rien de rien. J’arrivais pas à démystifier le comment du pourquoi une fucking lettre réussissait à voler la place d’un chiffre. Pour moi, ça avait aucun bon sens, encore moins quand j’étais assise au fond de la classe à 17 ans, entourée de kids de 15 ans. J’ai redoublé trois fois ce cours-là pis encore aujourd’hui, je me demande quand je vais utiliser la criss d’algèbre dans ma vie.

Est-ce que je compte remettre en question la théorie de la relativité? Non, pantoute.

Est-ce que j’envisage devenir la nouvelle Stephen Hawking des années 2000? Fuck all.

Alors, pourquoi avoir perdu toutes ces années de ma vie à apprendre des choses qui ne m’ont pas été utiles une seule fois tandis que j’aurais pu acquérir certaines notions beaucoup plus importantes et enrichissantes pour ma future vie d’adulte? Des notions qui m’auraient davantage rendu service au lieu de celles qui m’ont fait sentir comme une grosse merde stupide qui ne sait pas compter, tout au long de mon parcours scolaire.

Les REER, l’hypothèque, les taux d’intérêt des banques, les bases de la Bourse, apprendre à faire nos impôts, à gérer un budget (parce que moi, c’est une catastrophe! Le jeudi, je suis riche, le samedi, je suis pauvre), comment bien investir, acheter sa première maison (condo, si t’es plus fancy), prévoir sa retraite (du moins, ce qui en reste); c’est pas utile ça dans une vie? Probablement moins que la racine carrée de 134…

Mais y’a pas juste les math à l’école. Il y a les cours d’histoire aussi.

Je sais pas si, toi, tu faisais partie de la super réforme, mais, moi, je me rappelle très bien qu’à partir de la cinquième année jusqu’au dernier jour du secondaire, on a parlé des autochtones, des colons, du Nouveau Monde et encore des autochtones, des colons, du Nouveau Monde, bref, de l’histoire du Québec dans le temps de Jacques Cartier. Juste ça!

Et après lui?

La Crise d’octobre, la Révolution tranquille, le droit de vote des femmes, la souveraineté, la grande crise économique? Je me souviens pas qu’on nous ait montré ça quelque part. Pourtant, je fumais pas de pot entre les cours.

Mais le pire, c’est qu’en dépit d’avoir pu apprendre un tas de choses intéressantes sur les Premières Nations, il y a encore un paquet de gens qui croient que les Amérindiens, c’est juste une gang d’alcooliques et de drogués. Malheureusement, j’en faisais partie avant de faire mes propres recherches. Pourquoi on nous laisse encore croire ces foutaises?

Et mis à part le Québec? Y a-t-il autre chose en dehors de notre belle province? Je ne le saurai jamais. Je ne l’ai pas appris, mais d’après moi, c’est parce que la Terre est plate.

C’est dommage parce que, personnellement, j’aurais aimé connaître l’histoire de la Chine, de la Russie, de l’Égypte. J’aurai aimé qu’on me parle de la Première et de la Deuxième Guerre mondiale, des modes de vie et de la culture de chaque pays, des richesses qu’on trouve partout dans le monde. J’aurais aimé qu’enfin on puisse réussir à briser les préjugés que plusieurs peuvent avoir à l’égard de certains peuples.

De cette façon, quelqu’un va pouvoir dire à Pépé et sa guitare que les gens du Nicaragua mangent. Wehooo hooo hooo!

Plus j’y pense, plus je me rends compte que notre éducation aurait pu être meilleure, plus personnalisée, plus vivifiante, stimulante et, par-dessus tout, conçue davantage pour nous préparer à notre entrée dans le monde des adultes.

T’sais que ça aurait été pas pire qu’on ait eu un mini cours sur comment monter un meuble IKEA sans qu’il reste deux vis nowhere par terre.

Ou un aperçu en diaporama (c’est cool les diapos) qui t’inciterait à ne jamais partir en colocation avec un de tes bons amis parce que la plupart du temps, ça finit mal.

Ou bien, des photos avant/après de filles qui ont décidé sur un coup de tête de se couper ou de se bleacher les cheveux elles-mêmes.

Ou nous montrer comment réparer une toilette bouchée, histoire d’éviter ben des malaises, au lieu de construire une cabane à moineaux qui finira à la poubelle.

Ou enseigner aux adolescents à mettre un condom en 30 secondes, question que la fille ne sèche pas trop à côté. Et ça vaut aussi pour les filles! C’est pas bon signe quand t’entends un « stiiiich » suivi d’un « ayoye, esti ». Pis tant qu’à être dans le vif du sujet, le condom, c’est la job du gars de l’apporter, OK? Nous, on a assez de traîner nos pilules pis nos tampons, ça serait super si on pouvait se passer de cette job-là. De toute manière, comment suis-je censée savoir si t’as un petit ou un gros pénis, hein? Malheureusement, c’est pas tous les gars qui portent des Magnum. Si tu veux éviter un moment awkward le jour où une fille te dira « désolée, j’ai juste des larges », ben suis mon conseil pis traînes-en!

Pis en passant, les jeunes, ça parle de sexe. Ça pense tout connaître pis certains sont même déjà actifs. Ça serait intéressant de leur enseigner les vraies choses au lieu que tite-fille pis ti-gars pensent qu’ils peuvent avoir un bébé parce qu’ils ont joué dans leur culotte en dessous des escaliers de leur école primaire. Ce en quoi consisterait un retour immédiat des fameuses bananes dans les écoles pour le bien de tous!

Please! Suis-je la seule qui s’est déjà ramassée sur le bord du chemin avec un flat ne sachant pas quoi faire? Une petite leçon 101 sur comment changer un pneu ne serait pas de refus.

Ou un cours de cuisine 101, obligatoire, de quoi savoir nourrir mon coloc autre que de Kraft Diner, de grilled cheese brûlé et de riz vapeur. (Je t’aime coloc! T’es mon souffre-douleur préféré pour mes textes.)

Pis la drogue, hein? La drogue… Au secondaire, on voit partout sur des affiches sur le bord des toilettes que la drogue, ça rend junky, que c’est dangereux, que ça va nous rendre végétal, blablabla. Certes oui, mais c’est pas en leur faisant peur que ça va arrêter les jeunes d’en prendre. Je ne dis pas qu’on devrait fournir des aiguilles et des fixs gratuits aux élèves sauf qu’il faudrait arrêter de leur foutre la chienne avec ça. Parce qu’au bout du compte, la drogue (modérément), ça fait partie du cheminement personnel pour se découvrir.

J’aime mieux voir un ado qui tripe un peu high, qu’un dude de 36 ans vraiment gelé sur l’ecstasy au Bal en Blanc parce que, lui, quand c’était le temps d’en prendre y chockait parce que y’entendait toute sorte d’histoires.

J’aurais tellement de choses à vous dire les crépus. En même temps, je m’abstiens, car c’est pas tout le monde qui aime lire. Pis mon but, ce n’est pas de faire comme dans les cours de français pis de vous enlever l’envie de lire à tout jamais parce que les livres de compréhension de lecture étaient nuls à chier. On va prendre ça easy.

Alors, sur ce, je vous quitte sur des réponses très sensées (ou pas) de mes proches, lorsque je leur ai demandé ce qu’ils auraient voulu que l’école leur apprenne.

Pendant ce temps-là, je vais continuer à me « culturer » sur Canal D, Historia et Google.

Bisous les créps’ xo

« Des cours qui seraient plus pratiques que théoriques tout simplement… Autant en gestion qu’en psycho ou autre. »

« Enseigner à trouver le point G. »

« J’aurais aimé qu’ils nous expliquent la politique parce que la première fois que je devais aller voter je savais rien! Je trouve que trop de gens ne votent pas ou ne s’informent pas assez, et ça fait partie de l’avenir. »

« J’aurais voulu qu’on nous apprenne à devenir des vrais hommes, criss qu’elle était chaude ma prof de math de secondaire 2. »

« Le travail manuel. »

« Qu’on nous prépare à être prêts après les études, qu’ils arrêtent de nous dire de la marde et qu’on nous donne l’heure juste. »

« Que la vie d’adulte, ça implique des cristi de grosses responsabilités. »

« Apprendre à ne pas se faire crosser par nos employeurs, le gouvernement, les autres, les garagistes, les entreprises, etc. »

« Comment charmer une fille »

« Avant toutes les matières principales, pourquoi pas nous enseigner la vie? À se respecter et à s’aimer, à avoir confiance en nous. T’sais être jeune, ça l’air tout le temps facile? Oh, qu’on vit plusieurs sortes de drames. »

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