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Le jour où j'ai joué au modèle

Il y a pas si longtemps que ça, j’étais en double date avec un couple d’amis (es) dans une chaleureuse brasserie en Basse-Ville. Pour je ne sais quelle raison, à un moment donné, on s’est tous arrêtés pour prendre soin de notre cellu[SATAN-666-PENTACLE]laire, comme si on ne pouvait pas le laisser seul trop longtemps sans qu’il meure comme un tamagotchi un peu tannant, mais ô combien attachant. (Je vous jure, c’était sans aucun doute une conspiration pour nous habituer très jeune à être dépendant de la technologie, les tamagotchis.)

Entre deux petits rires jaunes, un des camarades a tenu à nous faire part d’une publication Facebook sur laquelle il était tombé. En effet, une photographe qu’il connaissait bien avait publié un appel à tous concernant la recherche d’un mannequin qui serait à l’aise en maillot de bain :

« Eille, les filles, ça vous tente pas de faire un photoshoot en maillot de bain, par hasard? »

Devant le malaise général et nos faces de « pas sûr pantoute », il a fallu qu’il explique que c’était une blague, et qu’il trouvait ça comique parce que la publication venait de la page de Llamaryon, une photographe très talentueuse qui a l’habitude de faire des photos à sujets culturels. Je l’avais souvent croisé dans les spectacles de musique et les défilés de mode.

C’est là que j’ai compris ce qui avait échappé à mon ami : elle ne cherchait pas de mannequin pour un shooting de bikini-triangulaire-doré-toute-wet-genre-Summum.

En secret, je lui ai donc témoigné mon intérêt via le web. Quelque temps plus tard, ma pensée était confirmée : j’étais convoquée dans la semaine pour un essayage de la collection Les Classiques de Cœur de Loup!

Je m’en doutais bien que c’était pour elle.

J’ai toujours eu beaucoup d’affection pour les vêtements Cœur de Loup.  J’adore le petit côté rétro, le confort de ces vêtements et, surtout, la confection locale. Mon coup de cœur, toutes collections confondues, est une salopette super cute en velours côtelé vert forêt, avec une grosse boucle sur la poche du devant. Le ratio confort/look est juste incomparable à n’importe quelle pièce de ma garde-robe.

L’année dernière, j’ai eu la chance d’être habilleuse pour les défilés Cœur de Loup. J’y avais alors rencontré Nathalie, la designer, et Marion était présente pour les photos. Au moins, la glace était déjà cassée!

En route vers l’essayage, j’étais un peu fébrile, un peu stressée. J’avais peur de pas faire l’affaire, ou que ça fasse pas. En même temps, j’avais peur que ça fasse, mais que rendu à la date fatidique, je sois pas à l’aise devant la caméra, ou que je sache pas comment me disposer, ou encore où ranger mes bras. J’avais vraiment peur d’être insatisfaite de ma face, ou de mon corps.

C’était la première fois que j’entrais à l’atelier. J’ai été agréablement surprise de l’esthétisme du petit bloc rose, situé en plein Saint-Sauveur, sur la rue des Oblats. C’est les lunettes pleines de buée que j’ai été chaleureusement accueillie par Nathalie. On s’est rapidement mis à essayer Les classiques. Ça allait bien, tout faisait. On a eu rapidement fini, mais on jasait tellement qu’on a un peu étiré la sauce. Elle m’a même fait essayer en primeur quelques morceaux de sa superbe collection Printemps/Été 2016, afin d’en évaluer la tombée. Je me suis presque sentie importante, pendant un moment! Et je ne veux pas vendre les punchs, mais la sortie de la suite de la collection est à surveiller! Elle contient quelques petits bijoux…

J’étais pas déçue, j’ai pu voir lors de ses défilées que le stylisme était l’une de ses forces. Même pour les classiques, où la simplicité était de mise, elle a toujours le petit accessoire qui vient tout changer.

Quand Marion est arrivée, on a juste pris le temps de tout mettre en place et on a commencé. Le temps était compté. Une tenue après l’autre, on inspectait ma tenue et je plaçais mes deux pieds à cheval sur le bout de carton qu’on avait collé au plancher avec une gomme. C’était facile d’être à l’aise avec Marion, même si son gros-objectif-mangeur-d’âme était fixé sur moi. C’était facile parce qu’elle est tellement fine que t’en oublies la caméra. Elle m’a mise en confiance.

Finalement, une fois le shooting fini, il a fallu se dépêcher à partir parce que la location était terminée pis on se l’est fait dire. Néanmoins, j’étais particulièrement contente en sortant de là.

Le résultat était vraiment joli!

Et comme prévu, les maillots de bain n’étaient vraiment pas dignes de Playboy!

Pour voir la suite, c’est ici!

Crédit photos

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