Islande : terre de glace située entre le Groenland et la Norvège. Une petite île, qui défie toutes les statistiques du monde littéraire : on dit qu’une personne sur dix y publiera un livre. L’Islande possède une très longue tradition littéraire qui prend racine au Moyen-Âge, avec les sagas (le genre littéraire, pas les anecdotes Tinder de ta meilleure amie), qui ont été transcrites vers le XIIe siècle. Chaque année, à l’approche de Noël, le peuple islandais tente d’oublier l’hiver, le froid et la noirceur en trouvant refuge dans les livres avec la tradition la plus cute ever : le Jólabókaflóð, le déluge de livres.
En novembre, la poste islandaise distribue un catalogue de toutes les nouvelles publications disponibles. De la même façon que les enfants québécois des années 70, 80 et 90 encerclaient les jouets dans le catalogue Sears de Noël, les enfants islandais (… et les adultes!) encerclent les livres qui leur font envie. Et le 24 décembre, on offre des livres aux gens qu’on aime.
Vous me direz que j’idéalise beaucoup trop cette tradition, avec mes images de pièces éclairées aux chandelles, de doudous, de chocolats chauds et de gens qui lisent toute la nuit. Probablement. Mais alors qu’arrivent les journées les plus courtes de l’année, ça me réconforte d’imaginer des gens qui s’aiment suffisamment pour s’offrir des histoires. Là d’où je viens, la lecture est plus souvent qu’autrement un passe-temps frivole et fort peu utile. C’est pourtant un si beau cadeau à offrir : la lecture, c’est le savoir, et le savoir, c’est la liberté. C’est aussi la certitude qu’on ne s’ennuiera jamais tant qu’il y aura quelque chose à lire.
Lorsque mon filleul est né, j’ai pris la décision de toujours lui offrir un livre à Noël… En vrai, je lui offre des livres beaucoup plus souvent que juste à Noël (merci à ma belle-sœur qui m’a donné une free pass là-dessus). Mais je souhaite secrètement que lorsque mes neveux et mes nièces seront devenus grands et que moi je serai devenue vieille, ils chériront ces Noël où, en plus d’un cadeau traditionnel, ils trouvaient également un livre sous le sapin.
Joyeux Jólabókaflóð à toutes et à tous !
Source de la couverture : Kosar Hosseinzadeh