Jusqu’au 7 décembre 2019, au théâtre La Bordée : Les Hardings, une production du Théâtre d’Aujourd’hui.
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Oui, quatre étoiles, une pour chacun des comédiens, Martin Drainville, Patrice Dubois et Bruno Marcil. Un casting impeccable et harmonieux. Trois Harding, trois présences sensibles fortes, empreintes de vulnérabilité, de doute et d’affliction. Une autre étoile pour Alexia Bürger pour ses mots et sa mise en scène poétique, très gracieuse, rythmée et concertée. Et là, à la volée, des fleurs en bouquets pour les autres collaborateurs.trices, tous et toutes. Saluons particulièrement le travail réalisé côté décor, éclairages et musique [? wow] (de Nicolas Basque Philippe Brault). Puis mille autres étoiles surtout aux personnes auxquelles ce spectacle est dédié, soit tous les survivants de la tragédie ferroviaire de Mégantic.
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Le point de départ de cette création est documentaire, portant sur les événements de Lac-Mégantic. La trame du spectacle est composée à la fois d’événements empruntés à des existences bien réelles mais elle s’ancre dans une rencontre fictive. Celle de trois hommes véritables : un cheminot québécois, un chercheur néo-zélandais et un assureur américain spécialisé dans les compagnies pétrolières. Le premier, aperçu à la télé par la metteure en scène en juillet 2013, et les deux autres, deux homonymes retrouvés. Il était question d’entremêler leurs histoires, de chercher les « rails invisibles ».
« [Leurs histoires] m’ont parlé de la difficulté de porter mes semblables, vivants ou morts. De la valeur statistique d’une vie humaine. De ma grand propension à confondre les mots responsabilité et culpabilité. De l’atrophie sournoise mais quotidienne de ma vigilance, qui s’use au contact des actes mille fois répétés. De la force qu’il faut pour descendre des trains en marche qui ne mènent nulle part. » — Alexia Bürger
En répétition | Source
Ce spectacle met la table pour une foule de thèmes existentiels : la compassion, le deuil, la culpabilité, la justice, la responsabilité collective et individuelle. Et par là même est ainsi abordé notre système juridique. Notre poids moral, notre vérité et notre existence — avec celles des autres — même sur terre. Il y a vraiment de quoi discuter le bout de gras à la sortie du spectacle!
Le texte de Bürger donne des frissons. Il questionne, ébranle. Le sujet est assez délicat, et il est bien amené, traitant avec beaucoup d’esprit autant de l’existence que de l’erreur humaine. Le texte est publié chez Atelier 10. Pour feuilleter le livre, c’est par ici.
Et en spectacle, l’émoi du public est palpable. Avec un jeu sans bavure ni caillou ou sable dans la chaussure, on a tantôt la larme à l’œil, tantôt la gorge rompue par le rire. Ça te retourne et ça te brasse un public pas mal donc.
Comme on dit, courrez-y! Empruntez votre carrosse de 100 à 500 chevaux et allez au théâtre voir ce spectacle qui est un must de la saison.
Sachez aussi que Les Hardings sera présenté à Montréal du 15 janvier au 15 février 2020, au Théâtre Duceppe. Puis… une tournée québécoise en 2020-2021 est prévue!
Source photo de couverture