Soyons honnêtes et allons droit au but : depuis toujours, je suis traîneuse. Pas traîneuse dans le genre « Ah c’est cute, elle a oublié sa paire de bas à petits pois sur le plancher de la chambre ». Non, traîneuse du genre qu’il peut m’arriver de ne plus voir de quel bois est fait mon plancher de chambre. Traîneuse au point d’acheter deux fois le même morceau de vêtement parce que j’ai perdu le premier quelque part dans les dédales de mon éternel fouillis… Je dis fouillis, mais je précise que c’est un fouillis organisé! Si j’ai le malheur de faire un grand ménage, c’est à peu près garanti que je perds le 1/3 de ce que j’ai rangé, et j’oublie l’existence du 2/5. Faites le calcul comme vous voulez, vous arriverez vous aussi à la conclusion que ça ne fonctionne pas!
Toujours est-il que ce vilain défaut m’empoisonne peu à peu la vie, et peut-être aussi celle de mon si patient mari. Je cherche donc des solutions à mon problème depuis un bon bout de temps. C’est cet automne, perdue dans le tourbillon des livres de self-help sur Amazon (et honnêtement aussi perdue dans ma tête), que je suis tombée sur The Life-Changing Magic of Tidying Up de Marie Kondo. Cette folle du style de vie épuré y propose sa méthode de rangement, qu’elle a nommée humblement KonMari. N’étant pas assez zélée pour appliquer cette méthode à la lettre, j’ai néanmoins réussi à en retirer des principes que je m’efforce de respecter le plus possible et que je voudrais partager avec vous.
Ne garder que ce qui m’apporte du plaisir, de la joie, à les voir ou à les utiliser
Véritable épiphanie pour moi : pourquoi s’entêter à garder des choses médiocres dont je ne retire rien? La vie est trop courte pour s’embarrasser de laideur et d’impertinence. Je mérite ce qu’il y a de mieux. Et toi aussi!
Se débarrasser de la paperasse inutile
Qui, comme moi, garde ses milliers de livrets d’instructions de chaque appareil acheté depuis 1999? Qui a déjà eu à se servir de l’un d’entre eux? Si c’est le cas, l’as-tu retrouvé? C’est ça… TOUT est sur le Web maintenant, pas besoin de ça! « Pense Internet Paula! »
Ne pas s’embarrasser de systèmes de rangement
Plus il y a de compartiments disponibles, plus on les remplit avec des morceaux, des produits, des babioles, de la monnaie, bref, ce que je surnomme des shitsnits. Je parie que toi aussi, tu as un tiroir, un panier ou un petit bol tout cute rempli de choses étranges, dans le genre de 11 bobby pins, 3 sous noirs, 2 élastiques, un macaron avec ta photo de maternelle sur fond de laser et 1 bouton de rechange d’une chemise que tu as achetée en 2003.
S’attaquer à la plus grosse catégorie en premier
Dans mon cas (et je soupçonne que c’est aussi le cas de plusieurs Crépues), la première catégorie, c’était les vêtements. Out les vêtements 2 points trop petits que je garde « au cas où » et ceux 2 points trop grands que je garde en prévision d’une maternité qui ne devrait pas venir avant une couple d’années de toute façon. Bye aux 62 morceaux légèrement abimés que je garde pour peinturer (let’s face it, je ne peinture pas et croyez-moi, pour ma prochaine maison, je paierai des professionnels). Ciao les pyjamas louches qui ont foulé au lavage avec lesquels il m’arrive d’accueillir Doux qui rentre du travail (et dire que je chiale qu’il garde ses boxers troués qu’il affectionne tant). Bon, je l’avoue, je travaille encore sur ce point! ?
S’occuper des souvenirs ou objets sentimentaux en dernier
Si vous êtes comme moi, vous comprenez probablement pourquoi j’ai conservé :
– ma collection de coquillages que j’ai pourtant arrêtée à 7 ans
– un panier de produits de bain puants, mais reçu en cadeau d’un ami précieux
– un dessin donné par la petite sœur du beau-frère du voisin déménagé il y a 11 ans #artabstrait
J’ai réussi à me détacher peu à peu de ces objets en me demandant ce que j’aimerais montrer à mes enfants plus tard, et ce qu’ils trouveraient intéressant. Indice : PAS ces 3 cochonneries.
L’idée derrière le fait de garder les objets ayant une valeur sentimentale pour la fin, c’est simplement que la pratique nous aura préparés à faire ces choix de façon raisonnée. Si vous avez du mal à appliquer ce détachement face aux cadeaux de vos proches, n’ayez pas peur de leur mentionner votre démarche. Faites des listes de ce dont vous avez besoin, et dites-leur que vous essayez de vous détacher du matériel. Je l’ai fait cette année et je n’ai vraiment pas regretté. Ça nous a permis de nous payer des sorties en famille plutôt qu’une tonne de babioles. #WIN
Je vous épargne tout le côté psycho-pop du livre qui dit aussi que la façon dont on s’attache aux choses matérielles est un reflet de comment on vit avec nos sentiments passés. Par contre, je vous avoue que je me sens beaucoup plus sereine depuis que cette façon de voir le rangement et le matériel fait son chemin dans ma tête. Et avec la nouvelle saison, c’est parfait!