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Le curseur n’arrête plus de clignoter à l’écran…
Dans l’attente que les mots viennent ajouter une couleur à ce texte.
Et malgré cette attente, pour une rare fois, les mots me manquent pour parler d’un sujet qui, pourtant, occupe une place (un peu trop) importante dans mon quotidien.
Je m’explique.
Du plus loin que je me souvienne, lorsqu’une épreuve difficile ou un échec se pointent le bout du nez dans ma vie, mon seul réflexe est de dire « ce n’est pas grave, je suis habituée ».
Je m’explique encore…
- Un.e ami.e me décommande à la dernière minute. Pas de soucis, je suis habituée!
- Je sens qu’enfin, pour une fois, je peux devenir le « choix numéro un » d’une personne, et pouf, du jour au lendemain, je n’existe plus. Ce n’est pas grave, je suis habituée!
- Je décroche un entretien pour le boulot de mes rêves, mais je ne suis pas embauchée au final. Hey! Pas de soucis… je suis (encore) habituée!
Et cette phrase arrive si instinctivement maintenant qu’il arrive parfois, voire souvent, que mon entourage me brasse un peu la cage.
Non pas pour me réprimander, mais plutôt pour me remémorer que nous avons beau être habitués de vivre des embûches répétitives dans la vie, il reste qu’il y a des émotions qui y sont attachées. Que ce soit des émotions répétitives, refoulées ou encore inconnues.
Durant la dernière année, j’ai constaté que cette phrase m’a beaucoup accompagnée. En fait, elle a été utilisée à outrance!
Parfois, j’en ai eu conscience, mais à d’autres moments, on me l’a fait constater. Peu importe de quelle façon je l’ai appris, une chose dont je suis certaine, ce fameux, « je suis habituée » a été utilisé par lâcheté. Je préférais cent fois mieux utiliser ces mots plutôt que de me heurter dans des murs lorsque je devais dire comment je me sens réellement face à une situation.
Ces murs qui se nomment « je sais que tu es tannée, que tu es habituée », « je comprends que tu sois tannée, que tu sois épuisée », etc.
D’un côté, je n’en veux pas à mon entourage de me répondre ce type de choses. Après tout, comment trouver une explication dans des situations inexplicables ?
Cependant, d’un autre côté, je bous de rage parfois, car j’aimerais tant qu’ils puissent me donner une raison, une justification valable face à ce tourbillon répétitif.
La vie étant ce qu’elle est, elle nous rappelle bien souvent, de manière douce ou amère, que les épreuves sont là pour teinter notre cheminement. Il faut simplement s’habituer à vivre nos émotions sans gêne au lieu de s’habituer à les camoufler.