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Nous sommes mardi et, comme chaque matin, mon doux et si charmant réveille-matin, alias alarme de fin du monde, sonne. Je sors de mon sommeil confortable et quitte mon lit douillet les deux yeux dans le même trou, les cernes aussi grosses que mes seins, le visage tellement destroy qu’on dirait que je me suis fait passer dessus par la semi-remorque de mon conjoint. En ce doux matin, l’idée de m’injecter du Red bull dans les veines est quand même assez présente, mais la petite voix qui m’empêche d’exécuter mes idées complètement illogiques prend le dessus : je prends l’option du café parce que c’est un peu moins hard comme idée. Je pars la machine, je mets le cup de café, j’appuie sur start. Je continue mes petites affaires, ou bien plutôt je continue à tourner en rond dans la maison en ne me souvenant jamais de ce que j’étais entrain de faire… Merci, TDAH.
Je surveille mon bouvier bernois de 8 mois qui est en pleine phase de « je vole tout, mais plus particulièrement ta brassière », mais je finis toujours par courir après lui pour ravoir ce qui m’appartient, ladite brassière. Je réussis à la récupérer. Dans cet élan de parcours athlétique/sauvetage de brassière, je réalise que mon niveau de caféine est beaucoup trop bas pour gérer autant d’action.
Je me dis ouin, ben je vais aller me faire un café… CAFÉ !? Je m’en suis déjà fait un café!
Je retourne à la cuisine pour le récupérer et là, j’aperçois mon comptoir avec ma boisson précieuse étendue dessus… Bon, j’ai peut-être oublié de mettre la tasse sous la machine pour que le café coule dedans. Oups!
Je me refais un second café, je mets la tasse en dessous cette fois. Je pense même à mettre ma tasse de voyage pour pouvoir l’amener avec moi. C’est à ce moment que je réalise que je n’ai toujours pas déjeuné, je mets deux toasts dans le grille-pain.
J’attends, j’attends et j’attends… je me dis c’est ben long mes mautadines de toasts… (oui,oui je parle souvent toute seule). C’est sûr que c’est long si j’oublie de partir le grille-pain… Oups ! Je pars les toasts, je finis par déjeuner. Je suis prête à partir pour l’école, je mets mes souliers, mon manteau, je prends mon sac… J’arrive pour sortir et je ne trouve plus mes clés d’auto, je me mets à capoter, je cherche partout comme une folle hystérique pendant un bon 15 minutes en me croyant en retard… En même temps de capoter ma vie pour mes clés perdues, je réalise que mon lunch est encore dans le frigo. Bon, okay, je ne peux pas démarrer ma voiture, mais au moins je vais avoir mon dîner.
J’ouvre le frigo pour prendre mon repas, et là, j’aperçois mes fameuses clés d’auto bien déposées à côté d’une bouteille de vin. Wow! Non, mais faut être perdue dans la vie quand même…
J’embarque dans mon auto avec un gros stress, je démarre la voiture pour me rendre compte qu’il n’est pas 7h50, mais bien 6h50.. Je ne suis pas du tout en retard, je suis même une heure d’avance. Là, je crois certainement que je suis au bout de mes conneries matinales. J’incline le regard et je constate que j’ai un peu oublié l’étape du pantalon et celle de prendre ma fameuse tasse de café sur le comptoir. Eh oui, je suis en beau bas de pyjama fleuri, assise dans mon auto, sans mon café, prête à partir pour mes cours. Ayant une heure devant moi, j’en profite pour retourner me mettre un pantalon, je relaxe un peu sur le canapé pour ensuite quitter. Rendue sur l’autoroute je réalise que j’ai ENCORE oublié ma tasse de café.
Je me dis non, mais ça va le TDAH ce matin : aweille, médic, fait effet s’il-te-plaît ?!?
J’arrive à l’école cinq minutes après le début de mon cours, car j’ai dû arrêter me prendre un café. C’était littéralement une question de vie ou de mort…
J’entre dans mon cours, je m’installe et là, l’enseignant me dit « Bonjour, Mélissa, tu n’es pas dans mon cours ce matin. »
Non, mais est-ce que je viens vraiment de me tromper de cours en plus de toutes mes autres catastrophes de ce matin?
Le reste de ma journée s’est quand même bien déroulé. Si on oublie le bout où j’ai complètement oublié mon rendez-vous médical après mes cours et que j’ai réussi à brûler les quesadillas dans le four qui était à broil pour le souper.
J’ai longtemps été fâchée contre mon TDAH, vous savez…
J’ai longtemps voulu être normale, être comme les autres…
Mais, au fil du temps, j’ai réalisé que j’aime être différente. Après tout, c’est divertissant, être TDAH.
par Mélissa Roy