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De l’intelligence émotionnelle, s’il vous plait

Je me sens un peu imposteur d’écrire sur l’intelligence émotionnelle. Parce que pour moi, l’intelligence émotionnelle est un genre d’Eldorado. Un idéal que je me suis fixé et vers lequel j’essaie de faire cheminer mon âme.

Et c’est tellement pas facile.

L’intelligence émotionnelle, c’est la capacité de ressentir, d’identifier et de communiquer ses émotions au moment où elles surviennent, pour ensuite orienter ses pensées et actions en fonction de ce ressenti.

En d’autres mots, c’est d’arriver à souder le cœur et la tête en mettant ses aptitudes cognitives au service de ses tripes.

Je les vois dans mon quotidien, ces personnes inspirantes qui l’ont – elles – l’intelligence émotionnelle. Tout leur semble plus facile. Elles ont l’air d’aimer plus fort, de rire plus fort et de pleurer plus vrai. Ça fait briller leurs yeux.

Donc oui, je pense qu’il y a des personnes pour qui c’est naturellement plus facile que d’autres. Mais dans une société où on a longtemps glorifié performance à tout prix, records de QI et ascension de la hiérarchie, avouons-nous que ça a laissé bien peu de place aux notions d’équilibre et de sensibilité.

En effet, les modèles de réussite qui nous ont traditionnellement été proposés étaient ceux de personnalités qui cadraient dans un moule précis. Les athlètes, les personnalités d’affaires, les artistes ou les politiciens encensés ont souvent été des workaholic qui ont goûté au succès dès leur très jeune âge et qui n’ont jamais hésité à enchaîner les sacrifices pour alimenter cette représentation grandiose qu’on se faisait d’eux.

L’idéalisation de la surperformance cognitive a engendré une polarité. Une polarité qui fait pousser des enfants angoissés et en mal d’amour. Ces enfants deviennent des adultes chez qui il manque des morceaux, chez qui il manque de brillant dans les yeux. Et plus on vieillit, plus l’écart entre la tête et le cœur grandit, et plus le déséquilibre se fait sentir.

Ça fait que dans des moments où on devrait être ancrés et à l’écoute de soi et de l’autre, on black-out. Dès que la charge émotive devient trop grosse, on panique. Alors on fuit. Ou on se referme sur nous-mêmes. Mais quoi qu’il en soit, le résultat est le même. Nous sommes des humains-tortues.

Mais rassurez-vous, chers compatriotes à carapace, il y a de l’espoir. Mais ça passe par l’acceptation du risque. Le risque de se retrouver sur le dos et, comme pour la tortue, d’avoir peur de mourir. Parce que soyons honnête, pour arriver à un équilibre, il faut consentir à laisser partir un petit morceau de nous. Un morceau qui fait miroiter une version idéalisée de soi et qui comprend beaucoup d’orgueil, d’apathie et d’instinct de survie.

Parfois, il faut passer par la peur de mourir pour grandir. Il faut se retrouver dans un état de vulnérabilité tellement grand qu’on a absolument besoin des autres pour se relever. Et c’est là que revient l’humilité. Et la sensibilité. Et l’équilibre.

Et l’intelligence émotionnelle.

Par Laurianne L.

Photo de couverture : The Balance, Christian Schloe, source.

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