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J’aime pas tant les podcasts.
Ou peut-être que, comme les personnes qui en mangent me disent, je n’ai tout simplement pas trouvé celui qui me fait accrocher. Le problème avec les podcasts, c’est que je perds le fil. Après 5 minutes, je n’écoute plus. Je recule pour rattraper ce que j’ai manqué, et je le manque encore. Misère.
Je préfère les méditations guidées ou la musique. Celles-ci me calment et m’aident à me transporter. Tiens, parlant de choses qui me transportent, j’ai peut-être un peu menti. Récemment, j’ai trouvé un genre de podcast que j’aime. C’est un peu inhabituel et surprenant, mais après coup, ça fonctionne : je suis captivée.
T’arrives pas à deviner?
C’est bien parce que je parle de pornographie audio. Et là, il n’est pas question d’aller sur n’importe quel site traditionnel et de tourner mon cellulaire face au lit en écoutant que le son. Non, je parle de sites qui produisent des « épisodes » de pornographie à consommer que par les oreilles. Je l’avoue, au début, j’étais bien sceptique. Les images, on est habitué de les consommer. Elles sont partout. Les propos sexuels sont partout. Nul besoin de naviguer sur des sites qui y sont dédiés pour en apercevoir, soit sur des publicités ou dans certains vidéoclips de chansons. En revanche, on porte peut-être moins attention aux sons et aux voix. Dans notre tête, ils nous laissent tracer nous-mêmes les ébauches de ce que l’on entend.
Mon (honnête) expérience
J’ai appris que ça existait par le billet d’un article dont je ne me souviens plus la provenance. Tout comme moi, la personne qui en parlait n’était pas trop confiante au début, mais expliquait avoir vraiment apprécié par la suite. Donc, le soir de ma découverte, bien curieuse, je me dirige en quelques clics sur ladite page. Quand on y entre, aucune image ne nous est bombardée au visage. L’écran d’accueil est simplement rose et on nous demande si l’on a plus ou moins de 18 ans. Ensuite, on nous présente le logo, des témoignages et le bouton « écoutez ». C’est là que le fun commence. OK, ici, je dois mentionner que le site est en français de France, donc les voix ont bien évidemment cet accent. Pour ma part, j’aime bien cet accent, mais je ne peux nier que ça surprend. Les Français n’utilisent pas tout à fait les mêmes appellations que les Québécois pour certaines parties ou certains termes sexuels. C’est ce que j’ai pu remarquer dans ce cas-ci. Au début, outre les mots différents, j’avais un peu de mal à me mettre dedans à cause de la gêne.
Plusieurs clips font usage des « techniques du ASMR ». Le ASMR, pour ceux qui ne connaissent pas, c’est l’action de chuchoter, de faire des petits sons très près d’un micro plus sensible au son pour un effet calmant, voire relaxant pour certaines personnes (en fait, plusieurs milliers, si l’on se fie au nombre de vues de ce genre de vidéo sur YouTube). Anyway, comme je disais, on entend beaucoup de choses lors de l’écoute. Les acteurs qui font de l’audio porn sont très explicites sur leurs mouvements imaginaires et les termes qu’ils utilisent. De plus, des bruits de bouche et des cris de jouissance sont parfois ajoutés. C’est quelque peu déstabilisant quand on n’y est pas habitué, mais il ne faut pas trop s’y attarder, à moins que cela nous dérange vraiment. Même si j’avais du mal à embarquer, j’ai tout de même persévéré à travers mon écoute.
Conclusion et points forts
Ce qui m’a fait aimer davantage, puis totalement (au point de recommencer l’expérience), c’est que tous les enregistrements sont ultra féministes et centrés sur le plaisir de la personne qui écoute. Par exemple, il y a un clip où la femme qui parle te demande de faire certains gestes doucement lorsque tu es prêt.e, en guidant ta séance de masturbation. Je trouve que c’est un peu comme de la méditation, parce qu’avec seulement des voix, on a le temps de réellement se concentrer sur notre corps et de laisser venir les sensations. Puis, j’avais bien raison sur mon association à la méditation : deux femmes ont créé l’application payante (5,75$/mois, t’sais) Dipsea du même genre. Leur volonté : briser les tabous de la masturbation féminine et de la pornographie en l’élevant au même titre que la méditation, pratique essentielle pour une bonne connaissance de soi. Attention! Dû à l’incompréhension de Google vis à vis les véritables intentions de l’application, cette dernière a été retirée du Play Store et n’est maintenant plus disponible avec Android. Heureusement, elle l’est toujours sur Apple Store. Les administratrices essaient fort de remédier au problème et sont même en processus de création d’une application Web qui sera accessible pour les utilisateurs d’Android. J’étais assez déçue parce que je suis avec Android, mais bon, comme quoi il faut encore se battre pour le droit à notre plaisir!
En conclusion, je tiens à dire qu’en 2020, j’ai envie de mieux me connaître et cette découverte tombe bien. Je pense que il est important de savoir se reconnecter avec soi. En plus, c’est super, parce que la masturbation aide à augmenter la confiance en soi. Je te laisse avec une phrase de la psychothérapeute Esther Perel, tirée de l’article qui parle de Dipsea : « Le sexe, ce n’est pas ce que tu peux me faire, mais où tu peux me mener. » Ça donne le goût de se laisser transporter, n’est-ce pas?
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