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accouchement

Je m’étais préparée avant d’accoucher. J’avais lu tous les livres, les articles et les témoignages sur le sujet. Mais je ne m’étais pas préparée à être séparée de toi.

J’avais envisagé l’éventualité d’un accouchement difficile, des interventions médicales multiples, comme les forceps ou la ventouse. Je m’étais même fait un plan Z de césarienne d’urgence dans ma tête, parce que la visualisation m’aide à me sentir moins anxieuse.

Mais jamais je ne m’étais attendue à ce qui s’est passé. À l’infection qui est venue se loger dans mon utérus, détruisant tous mes repères d’accouchement « comme dans les films ». Aux 5 maigres minutes que j’ai eues pour te contempler sur ma poitrine après ta sortie avant qu’ils t’emmènent.

Et puis le silence. Tous les professionnels de la santé à ton chevet avec des visages inquiets. Des bips-bips de plein de machines que je ne connaissais pas. Le médecin qui me dit qu’ils doivent partir t’aider à respirer et qui me laisse seule sur la table d’accouchement. L’utérus et le cœur vide.

Puis vient le pire. Une semaine d’hospitalisation où tu étais branché de partout. Une semaine à aller à ton chevet jour et nuit, à te prendre malgré tes millions de solutés et tes fils partout. Une semaine à retourner à la maison et à voir ta chambre vide.

Aujourd’hui, mon fils est en parfaite santé. Mais ça fait 8 mois et je ne suis pas encore guérie. Pas capable de regarder les photos de ta première semaine de vie sans pleurer. Je suis fâchée. Fâchée parce que ces moments ne reviendront jamais. Les premières minutes, heures et jours d’une vie d’un bébé sont des instants extrêmement précieux que je n’ai pas pu vivre à leur pleine valeur. J’ai l’impression qu’ils m’ont été volés et que jamais ils ne reviendront.

Je sais que j’ai été chanceuse dans ma malchance. Une semaine d’hospitalisation, c’est rien comparé à ce que certaines familles vivent. Je bénis le ciel chaque jour que mon fils n’ait aucune séquelle de cette entrée éprouvante dans le monde. Mais je n’ai toujours pas fait le deuil de mon accouchement. Parce qu’on ne vit ça qu’une fois, et que mon expérience ne pourra jamais être effacée.

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