Dans les dernières semaines, j’ai lu J’aime Hydro, de Christine Beaulieu. Dans le texte, on est témoin de la discussion autour du titre :
« Annabel, en français, y a pas de différence entre love et like. « J’aime », ça veut dire les deux, faque c’est comme si j’étais en amour avec Hydro, tsé, on se calme ».
J’adore la langue française, mais je me suis fait la réflexion que : c’est vrai qu’on n’a pas l’habitude de graduer nos je t’aime. « Je t’aime » est une expression consacrée qui est presque exclusivement réservée à l’être aimé et à ma connaissance, il n’existe pas d’autres expressions, comme « je t’affectionne » ou « je t’amicale » (je sais, ça, c’est grammaticalement déficient). Bref : on aime, point. Je ne sais pas si c’est par crainte que les gens qu’on aime croient tous qu’on a envie de les frencher, mais il semble qu’on réserve farouchement nos je t’aime. Pourtant, en dehors du marketing de la romance, il existe des personnes qu’on rencontre et qu’on porte dans notre cœur. Pour chacune de ces personnes, il existe un je t’aime différent.
Ironiquement, au moment d’écrire ces lignes, j’ai appris le décès soudain d’un membre de ma famille. J’ai l’amour un peu moins festif, je suis secouée et je ne sais plus du tout où je voulais aller avec ce texte-là. Cependant, l’essentiel du message que je voulais transmettre reste le même : on devrait dire je t’aime tellement plus souvent. On ne devrait pas attendre de bons moments, on ne devrait pas avoir peur que ce soit mal interprété, on devrait arrêter d’en faire un big deal et on devrait le dire chaque fois qu’on en a envie. À notre famille, à nos ami-es, à nos collègues, à nos amant-es, à nos conjoint-es… La plupart des personnes qu’on aime savent probablement déjà qu’on les aime. Mais disons-le quand même, ne serait-ce qu’une fois. Un jour arrivera où nous n’aurons plus l’occasion de le dire et parfois, ce jour arrive plus tôt que tard.
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