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Je n'ai pas envie de rentrer dans le moule

Il y a quelque temps, je me suis levée un matin avec cette phrase dans la tête : « Je n’ai pas envie de rentrer dans le moule. »

Elle ne me quitte plus depuis. C’est devenu mon mantra, quelque chose qui me résonne dans l’esprit et dans le cœur en permanence. Je me suis levée un matin avec de la rage dans le cœur. Sans comprendre d’où elle venait et pourquoi elle était aussi sourde. Puis, je me suis regardée dans le blanc de l’âme et j’ai compris que je n’étais pas authentique envers moi-même. J’ai compris que je faisais le contraire de ce pour quoi j’étais faite : m’effacer, m’oublier, suivre le troupeau. J’ai fini par comprendre que, dans la vie, je suis un leader et que j’ai besoin de provoquer des remous dans l’eau tranquille.

Depuis ce fameux matin, je me suis posée bien des questions. Je me suis remise en question. Dans toutes les sphères de ma vie, sans exception. Est-ce que je suis obligée de rentrer, en petit mouton docile, dans la file indienne de la vie, ou bien est-ce que je peux au contraire, décider de décâlisser du troupeau et de faire mon propre chemin? Moi, ça ne m’intéresse pas de suivre la masse, de faire des choses sans me demander si ça convient à mes convictions profondes, de faire des choix pour faire plaisir à une société qui s’en va dans un mur. Je n’ai pas envie de cocher des cases, je n’ai pas envie qu’on me mette des étiquettes. Je n’ai pas envie de rentrer dans un moule, parce que je ne suis pas un gâteau… Et SI j’en étais un, je serais le plus moelleux des gâteaux, mais le genre qui ne se tient pas du tout quand t’essaies de le couper ou de mettre du glaçage dessus. Le genre que t’oublies pas parce que c’était le meilleur que t’aies mangé, mais que tu ne retrouveras plus jamais la recette parce que tu l’as perdu.

Je me suis remise en question par rapport à bien des choses, et j’ai réalisé aussi beaucoup de choses que je ne nommerai pas dans cet article parce que je n’assume pas tout, totalement. Entre autres, j’ai assumé le fait que manger de la viande ce n’était pas pour moi. Je me suis demandé si je pouvais réduire mon impact écologique sur la planète et j’ai trouvé bien des façons de réduire celui-ci. Et je veux en faire encore plus dans l’année qui vient! J’ai fait du ménage dans tous mes produits de beauté/santé pour m’assurer que tout ce que je mets dans/sur mon corps soit écologique, biologique, et non testé sur les animaux. Moi, ça me fait beaucoup de bien de ne pas me laisser manipuler par les publicités, par les choses que l’on peut nous dire et de m’informer sur ce qui se cache dans l’ombre. Ça me fait me sentir comme une meilleure personne parce que je cause moins de souffrance à la planète, aux animaux, et que je me sens mieux dans ma peau. Attention, je ne pense pas être meilleure que personne ou parfaite, car je ne le suis clairement pas!

Je n’ai pas envie de me faire dire que je suis une personne féminine ou masculine, que je dois m’habiller d’une certaine manière. Je suis pas mal changeante selon les jours et selon mon humeur, et je suis bien avec ça. Je n’ai pas envie de vivre le rêve américain classique : deux parents (un papa + une maman, of course!), des chiens, des bébés, une maison, une piscine creusée, ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants. Non, non, non. Je sais que c’est ce qu’on attend de moi, mais je ne rentre pas dans ce moule-là. Présentement, je préfère m’occuper de moi-même, faire des choix pour moi, voyager, finir mes études. Je préfère me coucher et me lever quand je veux, ne pas avoir de telles responsabilités. Mon utérus ne me crie pas de faire des bébés, et je me sens bien avec ça. Peut-être un jour. Peut-être jamais. Ce n’est pas parce que je suis une femme que je suis obligée de me réaliser en ayant seulement des enfants. Je peux me réaliser et m’épanouir autrement.

Je ne suis pas contre le polyamour. Je trouve ça beau même, des gens qui sont en mesure d’aimer de façon aussi exponentielle. Peut-être que le modèle qu’on nous présente depuis des siècles n’est pas le seul disponible? Peut-être…  Avant, on pensait bien qu’il n’y avait que l’hétérosexualité et l’homosexualité comme orientation sexuelle. Aujourd’hui, il existe des tonnes de variations entre ces deux pôles, tout comme il n’y a pas que la féminité et la masculinité pour exprimer son genre, mais une multitude de possibilités! Je me questionne sur ce que l’on a essayé de nous faire gober depuis longtemps à propos de l’amour, du sexe et du genre et sur la validité de tout cela.

Non, personne ne va me mettre dans une cage ou dans un moule. Personne ne va me forcer à faire des choses que je ne veux pas vraiment faire. Je ne suis pas sûre de beaucoup de choses dans la vie, mais je sais que je n’ai pas envie que ma voix se brise et que ma personnalité disparaisse. Je suis unique. Et vous l’êtes tous. J’ai choisi de célébrer mon unicité, d’aller à contre-courant et de brasser des affaires, parce que c’est beau de se questionner si ce que l’on fait et ce que l’on est nous correspond. C’est comme ça qu’on trouve le bonheur, quand on est bien avec tout ça, et que l’on se sent sur notre X. Et je sais que je ne suis pas la seule à me sentir comme ça, alors, si ça vous tente de quitter le troupeau avec moi… qui s’aime se suive!

Dans un monde où tu peux être n’importe qui, sois toi-même. Complètement et entièrement.

Par Catherine Desjardins

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