Hey, mon amour, être menstruée quand t’es lesbienne s’avère aussi utile qu’être une cenne noire en 2016.
Surtout quand tu ne veux pas d’enfants.
J’adore les enfants, pourvu qu’ils restent figés sur mon napperon Tim Hortons.
Le pire, c’est que, quand je vois un bébé, je me frotterais la face dedans tout l’après-midi.
Dans sa mère, j’parle.
Ça m’amuse quand même beaucoup, un kid.
L’histoire, mon amour, c’est que j’ai l’horloge biologique qui sonne aussi bruyamment qu’un escargot qui rampe.
Pourquoi? Parce que mon horloge « carrière » refuse de rester sur le banc.
J’accomplis rarement les choses à moitié. Si c’était le cas, imagine à quel point je ferais la pire prostituée du monde! Pauvres hommes…
La vie de quelqu’un, ce n’est pas rien!
Je n’ai pas assez d’argent? Je ne peux pas faire vivre un enfant.
Je n’ai pas assez de temps? Je ne peux pas bien m’occuper d’un enfant.
Ma laveuse est brisée? Je ne peux pas laver mon enfant!
Je sais, mon amour, il n’y a pas de bon timing pour avoir un kid. Mais il y en a un bon, en ce moment, pour bien s’occuper de ce qui est vrai. De ce qui nous entoure chaque jour. Aider une vieille dame à traverser la rue. Prendre soin de son couple. Faire sa part pour l’environnement. Discuter avec un inconnu. Échanger avec des ados. S’ouvrir au monde. Rire!
Toutes des choses qui ne te demandent pas de changer des couches. Sauf peut-être pour la vieille dame…
Tu serais tellement belle avec un gamin. Tu pourrais le guider dans la vie. Mais je préfère, de loin, t’entendre me dire « oui » chaque fois que nous avons une idée d’escapade. Pas d’excuses de manque de temps, de gardienne ou d’énergie. Juste de la liberté.
Rien à craindre. La relève des futurs parents est probablement beaucoup mieux assurée que la relève des fans des Baby Spice.
Et toi, mon amour, tu me regardes avec tes yeux amoureux et me dis : « Est-ce qu’on va ne pas faire des bébés? »
C’que je l’aime.
Crédit photo de couverture : Marianne Houde